mardi 27 octobre 2015

De plus en plus, le monde musulman se tourne contre l’EI : de nombreuses fatwas condamnent Daech


fatwaUne fatwa est un avis juridique (ou décret religieux) donné par un spécialiste de la loi islamique sur une question particulière. Nous allons aborder ici le cas de plusieurs fatwas lancées par un grand nombre de dignitaires religieux reconnus, dénonçant des actes allant à l’encontre des principes de l’Islam.

L’une des premières fatwas formelles dans le monde visant le groupe djihadiste ultra-radical et ses activités de recrutement semble dater du 1er Octobre 2014 :

  •  Pakistan Ulema CouncilLe Pakistan Ulema Council (PUC) –pourtant très islamiste (ayant encouragé les attaques suicides contre les Américains en Afghanistan)- déclare dans une fatwa que Daech est non islamique et ses activités contraires aux enseignements de l’Islam mais aussi de la tradition établie par les califes. Ainsi, « aucun musulman ne peut soutenir ces actes ».
Le décret déclare que les attaques de Daech contre les musulmans, mais aussi contre les chrétiens, les tribus yézidies, les mosquées et lieux de cultes des autres religions, ont déjà été rejetées et condamnées par la Oumma islamique (communauté des musulmans), le Grand mufti d’Arabie ainsi que de nombreux érudits religieux. Le PUC appelle la jeunesse à ne pas coopérer avec ces organisations qui font la promotion de la violence et du terrorisme et agissent contre les enseignements de l’Islam.
Le PUC et l’Inter-faith Harmony Council International ont décidé de formuler une opinion commune quant à la situation en Syrie et Irak.


  • TIULe 15 Juillet 2015, plus de 50 dignitaires religieux pakistanais du Tanzeem Ittehad-e-Ummat (TIU, organisation islamique pakistanaise favorable au rétablissement d’un califat) déclaraient à leur tour une fatwa contre Daech et s’appuyant sur une précédente fatwa, rappelaient que la méthodologie du jihad de Daesh est contraire à l’Islam.




Plusieurs autres fatwas ont été récemment lancées :


"Les agissements de Daesh sont inhumains et non-islamiques. L'Islam n’autorise même pas le meurtre d’un animal. Ce que fait Daesh abîme l’image de l’Islam", a déploré Mohammed Misbahi, leader religieux de Mumbai

A noter que l’Inde abrite actuellement la troisième plus grande communauté musulmane du monde avec 177 millions de musulmans, très légèrement derrière le Pakistan (178 millions) et l’Indonésie (204 millions). Cette communauté, qui deviendra dans un avenir proche la première communauté musulmane dans le monde, est peu touchée par le jihad et n’est pratiquement pas représentée dans les rangs de Daech.
Les religieux craignent surtout une propagation des idées de Daech sur les réseaux sociaux, montrant ainsi aux jeunes une image erronée de l’Islam.
"Il n’y a aucun doute sur le fait que l’État Islamique abime l’image de l’Islam. L’Islam n’autorise pas le meurtre des gens au nom de la religion. Ce qu’ils font aux femmes … L’Islam nous apprend à respecter les femmes", déclarait Abdul Rehman Anjaria, président du conseil consultatif de la Grande Mosquée de New Delhi. 



Dans le reste du monde musulman non plus, Daech est loin de faire l’unanimité :
"Vous avez fait à tort de l'islam une religion de dureté, brutalité, torture et meurtre", écrivent-ils, "c'est une grosse erreur et une offense à l'islam, aux musulmans et aumonde entier." Parmi les signataires, figurent l'actuel et l'ancien grand mufti d'Egypte, Chaouki Allam, le sultan nigérian de Sokoto ou encore le chef de la grande organisation indonésienne Muhammadiyah. Huit éminences de l'université Al-Azhar du Caire, la plus haute autorité de l'enseignement sunnite, ont également signé cette lettre qui condamne fermement les meurtres commis par Daesh. "Reconsidérez vos actions, renoncez-y, repentez-vous en, cessez de faire du mal aux autres et retournez à la religion de la miséricorde", concluent-ils.
  • « La démarche de Daech viole la charia et a des conséquences dangereuses sur les sunnites en Irak et sur la révolte en Syrie", a déclaré le prédicateur qatari Youssef Al-Qaradaoui, considéré comme l'éminence grise des Frères musulmans.
« Daech, qui est un groupe connu par ses atrocités et ses vues radicales ne sert pas le projet islamique", a-t-il affirmé dans un communiqué de l'Union mondiale des oulémas musulmans qu'il préside. Ce dernier précise également que le titre du calife devait être "accordé par la nation musulmane entière" et ne pouvait être usurpé par un groupe.


- «Le Califat doit être proclamé par la consultation avec la Oumma », de même, le choix d'un calife peut être fait uniquement avec l'accord de la Oumma.
- "Nous ne reconnaissons pas ce califat ... Nous ne considérons pas Abou Bakr al-Baghdadi comme digne du califat".
Ayman al-Zawahiri accuse Abou Bakr al-Baghdadi, de "s'emparer du mouvement djihadiste".
Il indique que l'EI était sous le commandement de Ben Laden, lui-même sous celui du Mollah Omar. Baghdadi, comme lui-même, a prêté allégeance à l'ancien dirigeant taliban, le mollah Omar en Afghanistan - qu'il a ensuite trahi. Il ajoute que “Daech a détourné et violé les règles du djihad et a transformé ses combattants en des gens qui veulent aller en enfer au lieu des cieux."
Tu fais couler le sang et attaque les musulmans afin de régner, “Le califat de Baghdadi est un califat d’explosions, de dommages et de destruction, « Exproprier le pouvoir par la force et par l'épée est un crime contre la doctrine islamique." ajoute-t-il.
L’EI force ceux sous sa domination à se convertir à l'islam et obéir aux règles de l'organisation islamiste. "Faire prononcer des serments d'allégeance par la force" explique al-Zaouahiri.


Ainsi, depuis un an de très nombreuses autorités du monde musulman ont condamné Daech les unes après les autres. Elles ont déclaré l’organisation comme étant hors de l’islam et contraire aux enseignements d’Allah.
Al-Azhar

vendredi 23 octobre 2015

Al-Baghdadi: un homme lâche; sans honneur ni morale

« Quiconque tue intentionnellement un croyant. Sa rétribution alors sera l'Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l'a frappé de Sa colère, l'a maudit et lui a préparé un énorme châtiment. »
(Sourate 4, verser 93)


Prônant un Islam ultra radical et ultra codifié basé sur une lecture personnelle du Coran, Abou Bakr al-Baghdadi, autoproclamé « calife » de l’ « Etat Islamique », accumule les contradictions…
D’un côté les obligations qu’il impose de l’autre les actes qu’il se permet et permet.

Baghdadi est à l’origine de multiples attaques sur le territoire irakien, perpétrées contre des chiites et des chrétiens, ayant fait des milliers de morts. Ce sont également des milliers de sunnites qui sont exécutés par Daech, y compris dans ses propres rangs; ce qui va à l'encontre des préceptes de l'Islam et du message du Prophète.
Après la mort de Ben Laden en mai 2011, Abou Bakr al-Baghdadi annonce son allégeance à Ayman al-Zaouahiri, le successeur d’Oussama Ben Laden, et réaffirme la loyauté de l’État islamique d’Irak envers Al-Qaïda, qu'il trahira peu de temps plus tard.
Selon le Telegraph, les combattants qui l’ont rencontré parlent d’un personnage obscur, portant un masque lorsqu’il sort de son cercle restreint de fidèles. Lorsqu'il rentre dans une mosquée, des hommes armés ferment la zone, évacuent les femmes, il y a interdiction de prendre des photos et vidéos, et la couverture de téléphonie mobile serait coupée.
Pour mieux comprendre le cadre dans lequel s'inscrit le « djihadiste », lisons ce qu'énonce le Coran, et analysons certains comportements marquant de celui qui se décréta calife.

Tuer une vie humaine : ce que dit le Coran

Au nom des principes de l’éthique de l’Islam, nous ne pouvons que dire que tout acte terroriste est fermement condamné au sein de l’Islam.
Le 4è verset de la sourate 93, -cité en incipit de cet article- aborde ce qui est considéré comme l'un des plus grand péchés pour l'Islam: le meurtre intentionnel d’une vie humaine qu'Allah a rendu sacrée. 
« Quiconque tue intentionnellement un croyant. Sa rétribution alors sera l'Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l'a frappé de Sa colère, l'a maudit et lui a préparé un énorme châtiment. » 
- Le Prophète Muhammad (Mahomet) a dit : « le fidèle sera toujours à l’aise dans sa religion aussi longtemps qu’il n’aura pas versé le sang d’un innocent. »
- Dans un hadith, le Prophète a dit : «L'assassinat d'un musulman est plus grave pour DIEU que la disparition de ce monde.» (rapporté par Nassa-i, et Al Baihaqi d'après Bouraïda)
- «Ne redevenez pas mécréants après ma mort, vous tuant les uns les autres»
(rapporté par Boukhari et Mouslim d'après Abou Bakr)
- Il dit aussi : «Celui qui tue un non-musulman contractuel ("dhimmi") ne sentira pas l'odeur du Paradis, or l'odeur du Paradis se sent déjà à une distance équivalente à quarante années de marche.». (rapporté par Boukhari et Nassa-i d'après Ibn -Amr)

Si telle est la position de l'Islam concernant celui qui tue un contractuel parmi les Gens du Livre (juif et chrétiens) qui vivent en terre d'Islam, comment dès lors pourrait-on tuer un musulman ? 

De l'usage du viol et de la violence sans limites

L'un de ses faits d'armes en la matière, le plus médiatisés est celui de l'otage américaine Kayla Mueller, humanitaire travaillant pour une ONG, enlevée à Alep en août 2013, torturée (dès le début de ses 18 mois de captivité, selon ABC News) et violée à plusieurs reprise par Abou Bakr al-Baghdadi. Elle aurait été la « propriété » du chef de Daech.

"Kayla a été torturée, elle était la propriété de Baghdadi.", ont déclaré Carl et Marsha Mueller, les parents de la jeune fille.
Les faits se seraient produits dans une villa où se trouvait Abou Sayyaf. Ces informations sont notamment basées sur le témoignage d’Umm Sayyaf, la veuve de l’ancien financier du groupe terroriste, capturée après la mort de son mari en juin dernier. Elle leur a confirmé qu’al-Baghdadi «possédait» bien Kayla. 

 

Une violence gratuite quotidienne, devenue légendaire

Suivre Baghdadi tient du délire tant son groupe armé s’est illustré par sa cruauté.
Selon les témoignages des populations, mais aussi des terroristes de Daech eux même, ceux-ci pillent et tuent sans vergogne pour un oui ou pour un nom ; ne se limitant plus aux non-musulmans, et ne différenciant plus sunnites et chiites. Les prétendus « motifs » de ces exécutions sommaires sont bien souvent le blasphème, le nom respect du Ramadan, ou la suspicion d'accointance avec le régime en place.

2 exemples parmi des milliers d’assassinats commandités, bien loin de l'image des valeurs d'honneur et bravoure que certains voudraient pouvoir revendiquer :

- Le chef de Daech offre la décapitation d'une femme comme cadeau de mariage
Baghdadi aurait autorisé une membre de l'organisation jihadiste qui allait se marier à exécuter une autre femme.
Ce cadeau de mariage barbare a été révélé par le MailOnline, et le Daily Mail qui se basent sur le témoignage d'une ancienne membre de la police religieuse de Daesh, la Hisbah ; Leena, qui raconte les détails de cette histoire. La destinatrice de ce "cadeau", juge au sein de la police religieuse, aurait elle-même demandé à al-Baghdadi de l'autoriser à exécuter un infidèle avant de se remarier avec un membre du groupe.
La juge aurait donc été exaucée, Baghdadi posant toutefois comme condition qu'elle décapite une femme, afin de respecter la stricte séparation entre les sexes en vigueur au sein du groupe jihadiste. Al-Baghdadi lui aurait alors suggéré d'exécuter une autre juge accusée d'espionnage.
Leena a également raconté d'autres épisodes illustrant la cruauté dont font preuve les membres de Daesh. Une jeune syrienne aurait ainsi été condamnée à mort car elle s'était plaint de la vie sous la férule du groupe jihadiste lors d'une discussion sur WhatsApp avec sa soeur.
La jeune femme a également affirmé avoir assisté à plusieurs condamnations abusives. "Une femme syrienne a été arrêtée pour avoir parlé à un homme dans un magasin. Elle a expliqué qu'il s'agissait de son mari mais l'officier de la police religieuse ne l'a pas cru. Elle a été présentée à une juge égyptienne, un monstre, un diable, qui l'a condamnée à être fouettée. Elle a reçu 80 coups de fouet en public. L'homme a qui elle avait parlé a ensuite montré leur contrat de mariage au juge, mais c'était trop tard.

- A 82 ans, l'ancien directeur des Antiquités de Palmyre décapité
Une horreur de plus. Khaled Assaad, 82 ans, qui veillait depuis plus de 50 ans sur le site, a été exécuté par des djihadistes dans la fameuse ville antique. Des images montrant le corps de Khaled al-Assaad accroché à un poteau et la tête coupée sur le sol ont circulé sur des sites djihadistes.
Daech accuse le vieil homme d'être un partisan du régime pour avoir représenté la Syrie à des conférences à l'étranger « avec des infidèles » et d'avoir été le directeur des « idoles » à Palmyre.
Le supplicié a été interrogé pendant un mois avec son fils Walid, l'actuel directeur des Antiquités de la ville, car les djihadistes voulaient connaître la cachette où se trouvait prétendument l'or. « Mais il n'y a pas d'or à Palmyre », a-t-il dit. Walid al-Assaad a été libéré, car il souffre d'une maladie chronique du dos.

«Ce sont vraiment des salopards absolus », réagit auprès du Figaro Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe et ancien ministre de la Culture: «Nous sommes face à la lie de l'humanité, si tant est que l'on puisse encore parler d'humanité!», lance-t-il


Son passé mystérieux : de larges zones d'ombres, beaucoup de rumeurs


Jusqu’à sa déclaration califale ubi et orbi du 4 juillet à Mossoul, certains se demandaient si al-Baghdadi, le chef fantôme de « l’État islamique en Irak au Levant » existait vraiment. Bien que lourdement handicapé, voire tétraplégique ; les voilà rassurés, il existe bel et bien et ce diable d’homme porte Rolex.
Ancien agriculteur, secrétaire, prieur dans une petite mosquée ? Beaucoup d'affirmations... certains avancent même que Baghdadi serait un ex-agent secret des services occidentaux ...
Le président tchétchène Ramzan Kadyrov affirme que « le leader du groupe takfiriste EIIL, Ibrahim Samarrai, également connu sous le nom d’Abu Bakr al-Baghdadi, travaille pour l’agence de renseignement américaine (la CIA), et est actuellement soutenu financièrement par les services secrets occidentaux. »

Ces informations auraient été attribués à Edward Snowden, ancien analyste de la National Security Agency (NSA) et publiées par les journaux et les sites Web : le chef de Daech aurait coopéré avec les services secrets US, britanniques et israéliens afin de créer une organisation terroriste capable d’attirer des extrémistes du monde entier en un seul endroit.

Le Mossad aurait dispensé pendant une année entière à Abou Bakr Al-Baghdadi un entraînement militaire intensif ainsi que des cours de théologie et d’expression en public. Cette opération ultra-secrète de manipulation à grande échelle aurait pour nom « Nid de frelons ». Il s’agirait, pour l’Etat hébreu, de créer de toutes pièces un ennemi à ses frontières mais dirigé contre les Etats musulmans qui sont hostiles à sa présence au Moyen-Orient.

Edward Snowden, aurait précisé :
« Abu Bakr al-Baghdadi a suivi une formation militaire intensive durant une année entière entre les mains du Mossad, avec une formation solide sur l’art de maîtriser le discours en plus des cours en théologie ».
Pour Snowden, « la seule solution pour protéger l’État juif est de lui créer un ennemi à ses frontières, mais en le dirigeant contre les états islamiques qui s’opposent à sa présence. »
Illustrant le propos, de nombreux médias relaient une photo où l'autoproclamé calife serait en compagnie du sénateur américain John McCain.


L'émir à la Rolex 

L'homme, qui enflamme la carte géopolitique moyen-orientale et qui orchestre frénétiquement des décapitations ou inflige la mort par le feu, aurait fait sa première et unique apparition en portant une coûteuse montre Rolex ou Oméga (Il n'a pas tout à fait 50 ans, a t'il réussi sa vie ?).
Selon The Telegraph, Huffington Post, The Telegraph, relayés par Slate.fr, L'Express (et des centaines d'autres médias) il pourrait s'agir d'une "Rolex, une Sekonda ou une Omega à 3 500 livres sterling" (soit environ 4 400 euros). Des estimations qui n'ont pas manqué de faire réagir certains fidèles musulmans, comme le montrent les tweets relayés par le quotidien britannique. 
En décalage avec son discours prônant l'austerité et l'humilité, la présence à son poignet d’un tel chronomètre est une fausse note qui en dit long sur l’incohérence d’un islam fondamentaliste proné par Daech par ailleurs assez puritain pour détruire systématiquement tous les lieux mémoriels de piété musulmane, et ce depuis la prise de Médine en 1806 et la destruction des édifices les plus vénérables de la Mecque
En un mot tout ce qui est étranger à cet islam ultra codifié à partir d’une lecture littérale du Coran, est considéré comme bida impie, par suite haram, interdit car contraire à la Loi divine, la charia. Laquelle fixe la longueur des barbes et des robes (à mi jambes pour les hommes), prohibe la mixité, le cinéma, la musique, le tabac, les bijoux (mais pas les Rolex ?)… la danse, les photos, les éclats de rire et les pleurs intempestifs. Ce qui impose en principe de vivre suivant les conditions matérielles du VIIe siècle. Mais la cohérence n’étant pas de ce monde, ce ne sont ni des lances, des arcs, des sabres, des chevaux et des dromadaires que les salafistes utilisent pour combattre, mais bien tout l’arsenal de la modernité : blindés, pick-up, armes automatiques, lance-roquettes, téléphones cellulaires et les moyens illimités qu’offre la Toile en matière de communication et de cyberguerre.


Le leader d'Al-Qaida Al-Zawahiri déclare à ce sujet: “Daech viole les règles du djihad et a transformé ses combattants en des gens qui veulent aller en enfer au lieu des cieux."
A ce propos; d'ex djihadistes expliquent qu'ils quittent Daesh à cause notamment de l'extrême violence, entre autre envers les musulmans [...]. 

En effet, de plus en plus, les militants sont choqués par ces actes qui ne font plus l’unanimité et commencent à semer la discorde au sein du djihadisme mondial. Daech est de plus en plus considéré comme un groupe déviant, s’éloignant de l’Islam.



mercredi 21 octobre 2015

L'imposture d'Al-Baghdadi, leader de Daech : une biographie montée de toutes pièces

Les deux principaux mensonges de son parcours

Le 29 juin 2014, premier jour du mois de Ramadan, Ibrahim Awad Ibrahim Ali al-Badri (dit Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi, anciennement Abou Du'a), se proclame calife de l'État islamique (calife Ibrahim). Cet acte majeur est le début d’une grande imposture dans l’Islam contemporain. En effet, rien ni personne n’a pu déterminer avec certitude son ascendance avec le prophète Mahomet ni même vérifier ses compétences théologiques et surtout religieuses.


Une ascendance et une ferveur religieuse contestée

Né dans l'est de l'Irak (les sources divergent quant à sa ville de naissance) en 1971, Al-Baghdadi est un djihadiste irakien. Sa jeunesse est méconnue et sa biographie précise difficilement vérifiable. Issu d'une famille rurale et pauvre, certains le décrivent comme un ancien agriculteur. Le chercheur irakien Hisham al-Hashimi rencontre Al-Baghdadi à la fin des années 1990. Selon lui, il n'avait alors « pas le charisme d'un chef [...] il était très timide et parlait peu ».

Afin de justifier une descendance liée à celle du prophète Mahomet, Al-Baghdadi attache le patronyme « Al-Qurashi » à son nom. Cette mention fait référence au clan des Quraych dont est issu le Prophète. Cependant, aucun lien avec ce clan n’a pu être démontré et encore moins prouvé par des documents officiels (généalogie…).

Des journaux européens ayant enquêté sur le parcours de Baghdadi le décrivent comme mauvais élève. Il aurait été refusé par l'armée à cause de sa myopie, malgré son appartenance à la minorité sunnite au pouvoir. N'ayant pu intégrer une faculté de droit, il se rabat, par défaut vers des études en théologie.

Sa carrière de prédicateur est même très contestée. Certaines sources affirment qu'il prêchait à la mosquée Ibn Hanbal Ahmad à Samarra, ainsi qu'à la Grande Mosquée à Bagdad, à la prière du vendredi. Mais l'analyste irakien Sajad Jiyad et beaucoup d'autres pensent qu'il ne s'agirait que de manœuvres pour créer de toute pièce une légitimité au leader de Daech
D'autres rumeurs le décrivent comme un ex-espion à la solde des services occidentaux (Cf. notre prochain article). 
Si l’on en croit un document de l’Agence Gouvernementale américaine Freedom of Information Act, déclassifiée en février 2015 (équivalent français de la CNIL), l’ennemi public N°1 exerçait la profession de secrétaire, bien loin des champs belliqueux. Il officiait dans un bureau administratif de Falloujah, dans le centre de l’Irak. Ce rapport a été révélé par le journal britannique Business Insider.
L'Armée américaine a consigné des informations sur la détention d'al-Baghdadi lors de son incarcération en 2004 en Irak.
Fichier déclassifié sur al-Baghdadi
De plus, Sajad Jiyad déclare qu'il n'a pas trouvé le moindre indice d'une quelconque ferveur religieuse dans la jeunesse de Baghdadi, et doute fortement de son passé religieux : « Je serais surpris s’il était une personne religieuse, comme la plupart des Irakiens qui se sont impliqués dans des groupes djihadistes étaient baasistes laïques avant 2003 ».

La véracité de ses diplômes est tout aussi douteuse que ses aptitudes à la pratique de la religion.

Un doctorat contesté

Il rentre à l'université à 20 ans en 1991, au moment où la guerre éclate suite à l'invasion du Koweit la même année. L’Irak est sous contrôle américain. Il fait deux ans d'études à Bagdad sans qu’aucune preuve n'ait été établie et ne justifiant pas d’un quelconque doctorat.

Cette histoire de diplôme obtenu à l'université théologique de Bagdad (ouverte en 1989) ne tient pas.
En effet, ses périodes d'emprisonnement entre 2004 et 2009 rendent impossible une formation de ce type qui se fait sur plus de 10 ans. Par ailleurs, personne n'est venu corroborer le fait qu'il ait soutenu une thèse ou obtenu un diplôme. D’ailleurs, tous les doctorats décernés par l'Université de Bagdad entre les années 1995 et 2005 identifient clairement leur auteur. Comment se fait-il que sa thèse ne soit enregistrée nulle part ? Comment a-t-il pu suivre des cours dans une université partiellement détruite lors de la 1ere guerre du Golfe ?

Ainsi, ce doctorat serait une rumeur lancée par les militants pro Daech pour légitimer leur chef (l’articleque lui a consacré Newsweek met sérieusement en doute ce fameux diplôme. ou encore un article du New York Times )
Les discussions relatives à la page Wikipedia qui lui est consacrée soulignent ces éléments très contestés : il semblerait que des militants pro-Daech tentent régulièrement de falsifier sa biographie (en omettant bien sûr de citer des sources pourtant obligatoires, mais... inexistantes !).

On peut y lire notamment :
«  […] pas de titre de la thèse, pas de directeur de mémoire, pas de publication, pas d'année de publication et encore moins de soutenance. De même, l'université de Bagdad peut fournir sans problème les noms des thésards en Islam entre 1995 et 2005, et tous sont répertoriés, annotés, datés, titrés et toutes les thèses sont attribuées. Il n'y en n'a pas une seule avec un nom non identifié (on sait qu'Al Baghdadi aime les alias... Mais là, ça ne marche plus.)
Je pense que c'est quand même le minimum quand on parle d'un thésard, c'est d'avoir sa thèse et sa date de soutenance et de publication.
Bref, je pense donc qu'il est temps désormais d'arrêter de lui attribuer des diplômes qu'il n'a pas. Ou de signaler que ses partisans lui ont inventé l’« histoire de sa vie » en prétendant qu'il s'y connaissait en islam pour le légitimer à son poste de « calife ». Sachant qu'en plus une thèse sur l'islam porte uniquement sur un point spécifique et qu'on y étudie pas la religion en tant que telle, mais un aspect (charia, vie pratique etc…), en aucun cas cela donne des connaissances comme peuvent l'avoir les docteurs en théologie. Bref, même en mentant, il se plante. »

lundi 19 octobre 2015

Al-Baghdadi, l'autoproclamé calife de Daech, est-il un escroc ?

Abou Bakr Al-Baghdadi, "calife" d' ISIS, est-il un escroc ?
Autoproclamé calife, la vie de cet homme à la moralité plus que douteuse est très énigmatique. Et ce, pour une raison extrêmement simple : le très ambitieux Al-Baghdadi n'est pas légitime dans la fonction de calife.

Pour pallier cela, son parcours semble être caractérisé par une succession de mensonges ; d'ailleurs, on ne sait même pas s'il est encore vivant ou si, lourdement handicapé (touché à la colonne vertébrale lors d'un raid aérien américain), il se terre comme l’a fait Oussama Ben Laden au Pakistan pendant presque 10 ans, avant de se faire tuer par les forces spéciales américaines.
Au-delà des nombreuses rumeurs à son égard (certains avancent qu'il est un ex-agent du Mossad nommé Simon Elliot, s'appuyant sur des documents Wikileaks attribués à Snowen), une chose est cependant certaine : il n'est absolument pas celui qu'il déclare.


Quelle légitimité Abou Bakr al-Baghdadi a-t-il pour être proclamé « calife » de l’ « Etat islamique » ?   Réponse : aucune.Quelle légitimité Abou Bakr al-Baghdadi a-t-il pour être proclamé « calife » de l’ « Etat islamique » ?

Réponse : aucune.

En octobre dernier, des membres de Daesh avaient appelé tous les musulmans à prêter allégeance au « calife », croyant que leur leader était le descendant du prophète Mahomet, et du fait de ses connaissances religieuses, il serait le véritable « commandeur des croyants ». Étudions ces deux points.

Pour être reconnu calife, 3 conditions principales doivent être réunies, il faut :
  • Etre arabe, membre d’une lignée descendant du prophète Mahomet
  • Etre théologien (ouléma), parmi les meilleurs dans la science et la religion
  • Par ailleurs, il semblerait que toute nomination du Calife doit se faire en concertation avec la "communauté" (oumma). C'est d'ailleurs ce que rappelait récemment Al-Zawahiri, le chef d'Al- Qaeda, citant plusieurs sources médiévales

Or :
- Son appartenance à la prestigieuse tribu mecquoise des Quraychites n'est pas vérifiée ni encore moins prouvée, et même plutôt contestée…
- il n'est pas ouléma, et, son doctorat et son passé de prêcheur sont contestés (voir notre article),
- Il n'a pas été désigné par la Oumma, de ce fait, une très large majorité des musulmans ne reconnaissent donc pas sa légitimité (C’est le cas des Frères musulmans).

Par ailleurs, l'image de Baghdadi est fortement caractérisée par ses actes totalement opposés à  l'Islam : à commencer par les viols successifs (notamment l'otage américaine Kayla Mueller), la rumeur du port d'une montre de luxe (supposée de marque Omega), sa brutalité, etc.Par ailleurs, son image est fortement caractérisée par ses actes totalement opposés à  l'Islam : à commencer par les viols successifs (notamment l'otage américaine Kayla Mueller), la rumeur du port d'une montre de luxe (supposée de marque Omega), sa brutalité, etc.




 Par ailleurs, l'image de Baghdadi est fortement caractérisée par ses actes totalement opposés à  l'Islam : à commencer par les viols successifs (notamment l'otage américaine Kayla Mueller), la rumeur du port d'une montre de luxe (supposée de marque Omega), sa brutalité, etc.
Les différents chefs des autres groupes djihadistes sont sans égard à son encontre et le considère comme un usurpateur, un danger pour l'Islam.
Al-Zawahiri : "Nous ne reconnaissons pas ce califat ... Nous ne considérons pas Abou Bakr al-Baghdadi comme digne du califat".
Ayman al-Zawahiri, chef du réseau terroriste Al-Qaïda, successeur de Ben Laden à propos de la légitimité de ce califat (21/09/15, dans le Printemps islamique 3, déclaration audio): 
  • "nous avons fait allégeance au Mollah Omar, le Commandeur des croyants, et personne ne peut proclamer un Califat sans le consulter"
  • « Le contexte actuel ne permettant pas de remplir réellement toutes ces obligations, personne ne peut prétendre être Calife. »
  • «Le Califat doit être proclamé par la consultation avec la Oumma » .
  • le choix d'un calife peut être fait uniquement avec l'accord de la Oumma.
  • "Nous ne reconnaissons pas ce califat ... Nous ne considérons pas Abou Bakr al-Baghdadi comme digne du califat".

Les différents chefs des autres groupes djihadistes sont sans égard à son encontre et le considère comme un usurpateur, un danger pour l'Islam. Ayman al-Zaouahiri accuse (Enregistrement audio diffusé le 05/10/15) Abou Bakr al-Baghdadi, de "s'emparer du mouvement djihadiste".
Il indique que l'EI était sous le commandement de Ben Laden lui même sous celui du Mollah Omar.
Baghdadi, comme lui-même, a juré allégeance à l'ancien dirigeant taliban, le mollah Omar en Afghanistan - qu'il a ensuite trahi. Il ajoute que “Daech a détourné et violé les règles du djihad et a transformé ses combattants en des gens qui veulent aller en enfer au lieu des cieux."
Tu fais couler le sang et attaque les musulmans afin de régner”, “Le califat de Baghdadi est un califat d’explosions, de dommages et de destruction”, « Exproprier le pouvoir par la force et par l'épée est un crime contre la doctrine islamique." ajoute-t-il.
L’EI force ceux sous sa domination à se convertir à l'islam et obéir aux règles de l'organisation islamiste. "Faire prononcer des serments d'allégeance par la force" explique al-Zaouahiri.
De plus, Abou Mohamed al-Jolani, chef du réseau terroriste Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda :

Il a assuré lors d'un entretien diffusé par la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera (03/06/15), que le califat que veut instaurer son rival, le groupe État islamique (EI), était "illégitime".
"Ils ont annoncé un califat, mais les érudits rejettent cela comme étant illégitime. Cela ne se fonde pas sur la loi islamique", a-t-il ajouté
Les combattants de l'EI "ne se sont pas conformés aux ordres que nous avions (...), entre autres de ne pas provoquer d'explosions sur les marchés ou de ne pas tuer de gens dans les mosquées", a-t-il dit. Il a également accusé l'État islamique de "ne pas combattre sérieusement le régime" du président Assad.

«  Ce calife (en allusion à Abou Baker al-Baghdadi) est illégitime. Même s’il annonce le califat mille fois, personne ne devrait se faire avoir »


En septembre 2014, le grand mufti d’Arabie saoudite, Abdel Aziz Al-Cheikh, autorisait dorénavant les musulmans à tuer les combattants de l’État islamique (EI), des musulmans comme eux, mais qui font du mal à leurs coreligionnaires et à la religion elle-même.

Ahmed al-Tayeb, le cheikh d’Al-Azhar (l’une des plus prestigieuses institutions de l’islam sunnite ; basée en Égypte) avait qualifié à son tour de criminels les djihadistes de Daech. En février 2015, le cheikh a été plus loin et a appelé à « tuer et crucifier » les « terroristes » du groupe État islamique (EI), après l’exécution ce mois-là d’un pilote jordanien brûlé vif par l’organisation djihadiste ultra-radicale.Ahmed al-Tayeb, le cheikh d’Al-Azhar (l’une des plus prestigieuses institutions de l’islam sunnite ; basée en Égypte) avait qualifié à son tour de criminels les djihadistes de Daech. En février 2015, le cheikh a été plus loin et a appelé à « tuer et crucifier » les « terroristes » du groupe État islamique (EI), après l’exécution ce mois-là d’un pilote jordanien brûlé vif par l’organisation djihadiste ultra-radicale.Un jour plus tard, Ahmed al-Tayeb, le cheikh d’Al-Azhar (l’une des plus prestigieuses institutions de l’islam sunnite ; basée en Égypte) avait qualifié à son tour de criminels les djihadistes de Daech. En février 2015, le cheikh a été plus loin et a appelé à « tuer et crucifier » les « terroristes » du groupe État islamique (EI), après l’exécution ce mois-là d’un pilote jordanien brûlé vif par l’organisation djihadiste ultra-radicale.



De plus en plus, le monde musulman ; première victime se tourne contre Daech. Les fatwas se multiplient, condamnant Al-Baghdadi et son organisation terroriste.