mercredi 31 août 2016

L’étau se resserre, le cerveau des attentats al Adnani numéro 2 de Daech est mort.


   

Le 30 août 2016, Aamaq, l’agence de presse de l’état islamique, annonce la mort d’Abou Mohammed al Adnani, cerveau des attentats commis en France et dans le reste du monde. Il est décédé dans la région l’Alep en Syrie suite à une frappe de drone. Il s’agit d’une véritable victoire pour tous ceux qui luttent contre l’obscurantisme de Daech. 

 

Né dans la province d’Idlib au nord de la Syrie, âgé de 39 ans, Al Adnani était le porte-parole de Daech chargé de sa propagande. A ce titre il avait appelé les partisans du groupe terroriste à passer à l’action dans leur pays d’origine en utilisant n’importe quelle arme disponible.
Chose moins connue, il était aussi en charge de l’unité Emni, la branche de Daech chargée de l’organisation des attentats à l’étranger. A ce titre, il était directement impliqué dans les attentats qui ont touché la France ces 2 dernières années ainsi que de nombreux pays d’Europe et du pourtour méditerranéen sans oublier le reste du monde. Ils sont la cause de plusieurs centaines de personnes mortes ou blessées, victimes d’un terrorisme aveugle, nous renvoyant hélas aux âges les plus sombres de l’humanité.
L’élimination d’al Adnani est donc une véritable victoire pour toutes les victimes de ces attentats meurtriers. Il est clair toutefois que sa mort ne sonne pas la fin de ces actions de violence aveugles car un autre prendra sa suite, telle l’hydre que l’on frappe. Afin d’appréhender toute la menace que représentait al Adnami, il convient de donner un bref aperçu de l’organisation de cette branche de Daech.
Créée en 2014, Emni * était, à l'origine, un organe de sécurité intérieure chargé de détecter des espions en Irak et en Syrie. Mais au fil du temps, cette branche a vu son domaine d'action s'élargir et s'est vue confier l'organisation des opérations extérieures. Elle est maintenant en charge de planifier des attaques en dehors des  territoires contrôlés par Daech afin d'exporter la terreur à travers le monde. 
Emni serait ainsi subdivisée en plusieurs sections ; une pour les affaires européennes, une autre pour les affaires asiatiques et une dernière pour les affaires arabes. Chacune dans les mains d’un lieutenant désigné par al Adnani, elles ont la mission d’identifier les combattants, les cibles et de s'occuper de la logistique des attentats.

Pour cela, ces sections recrutent, forment et envoient des combattants à l'étranger. Les candidats présentent divers profils, soit fraîchement arrivés en Syrie ou en Irak, soit des combattants aguerris. Ces derniers seraient sélectionnés par nationalité et regroupés par langue en petites unités discrètes. Les membres se rencontrent parfois à la veille de leur départ à l'étranger. Selon un ancien combattant de Daech, «plusieurs personnes seraient positionnées en Europe, prêtes à passer à l'action. Ils souhaiteraient que plusieurs attaques aient lieu simultanément en Angleterre, en Allemagne et en France».
Les futurs terroristes se fondraient dans leur environnement avant leur passage à l’acte, utiliseraient des intermédiaires pour leur besoin en vue de commettre un attentat. Certains seraient de nouveaux convertis à l'Islam, des hommes sans liens avec des islamistes radicaux. Leur mission consiste essentiellement à faire passer des consignes aux futurs assaillants ou encore à transmettre des vidéos de djihadistes ayant prêté allégeance à Daech avant leur attaque. Ainsi, il s’agit bien de toute une organisation nécessitant du temps et des moyens qui se mettrait en place afin de commettre ces atrocités.
Après la mort d’Omar al-Shishani, dit « Omar le Tchéchène » et leader militaire de Daech en juillet dernier, la mort d'al Adnani constitue une nouvelle perte importante pour le groupe terroriste. C’est donc bien un coup dur porté à cette organisation et un soulagement pour toutes les personnes victimes des attentats à travers le monde. La pression s’intensifie, l’étau se resserre autour de Daech.



 













territoires contrôlés par Daech afin d'exporter la terreur à travers le monde.