vendredi 20 novembre 2015

Daesh : un « remake » de l’empire d’Al Capone ?


 
Daesh :
un « remake » de l’empire d’Al Capone ?
En raison des derniers attentats qui ont meurtri la France, notre action d’information et de sensibilisation pour lutter contre cette criminalité barbare organisée est un devoir envers nos victimes.
Prétextant un retour à un Islam des premiers temps, l’organisation Daesh n’est en réalité qu’une organisation criminelle et mafieuse qui trouve de surprenantes similitudes dans les gangs de l’après-guerre de 14-18 aux Etats-Unis.
Cette analyse propose de mettre en exergue les similitudes entre l’empire d’Al Capone et l’Etat islamique qui tend à démontrer la réalité de l’organisation djihadiste.
Abou Omar Al Baghdadi, Al Capone : des similitudes troublantes.
Issus l’un et l’autre d’un milieu simple et religieux, ils apparaissent rapidement comme étant en quête de pouvoir et d’argent. Bien que travaillant modestement, ils vont peu à peu se laisser porter par leurs ambitions personnelles, allant jusqu’à renier les préceptes inculqués durant leur enfance. Tout en se présentant comme des hommes de conviction, la réalité de leur vie cachée laisse entrevoir une véritable antinomie entre leur visage public et privé. Constituant un véritable empire de la corruption reposant sur des actions criminelles violentes, (Al Capone dira : « On peut obtenir beaucoup plus avec un mot gentil et un revolver, qu’avec un mot gentil tout seul »), ils vivent essentiellement cachés et protégés, craignant pour leur sécurité.
Des traits psychologiques comparables :
Al Capone : tempérament impulsif, recherche d’émotions fortes, sûr de lui, sensibilité à fleur de peau, irritable et imprévisible, émotif, sensible, fantasque, capricieux, soucieux de son image renvoyée vers le public, esprit vif au service de sa carrière, opportuniste, irrationnel, secret, fuyant la réalité, nature introvertie et froide..
Abou Omar Al Baghdadi : sensibilité exacerbée, préférant faire faire les choses par les autres, énergique, nerveux, nature toute en puissance et confiance, dominant, fier, déterminé, ambitieux, orgueilleux, charismatique, défiance à l’autorité.
Dotés d’un charisme incontestable, les deux leaders suscitent la fascination. Forts de ce pouvoir, ils vont établir leur « empire » sur le culte de la personnalité.
  • Un contexte géopolitique étonnement comparable.
Profitant de la guerre civile en Syrie et de la forte instabilité en Irak, Daesh a jeté son dévolu sur cette partie du monde rendue vulnérable. La désorganisation politique et la fragmentation du pouvoir favorisent l’émergence d’organisations criminelles. Cherchant à prendre racine tout en s’appuyant sur le désœuvrement des populations, (désengagement de l’Etat dans la vie quotidienne et sociale, flux migratoire lié aux zones de combat, sentiments de vulnérabilité et de crainte…), Al Baghdadi, calife de l’Etat islamique profite de cet environnement social, économique et politique défavorable pour mettre en place sa « mécanique criminelle ».
Al Capone profitera des années d’après-guerre avec l’interdiction de l’alcool et du sentiment anti-allemand (les « germaniques » émigrés dominent dans le domaine de la distillerie et de la brasserie aux Etats-Unis) pour mettre en place son empire mafieux. Il utilise ainsi la quête de moralisation de la société (lutte contre l’alcoolisme, la débauche…) pour développer son empire mafieux.
  • Une implantation géographique méticuleusement choisie :
Al Capone jette son dévolu sur Chicago (2° ville des Etats-Unis). La ville est, à cette époque, un carrefour économique considérable et un nœud logistique grâce à l’activité de son port. Disposant d’une situation géographique privilégiée, la ville de Chicago possède des infrastructures variées de communication avec une forte activité portuaire, aidée par la proximité entre autre du Canada, un réseau ferroviaire dense et un complexe routier important. Dotés de tels équipements, les secteurs d’activité économique se diversifient, abattoirs – sidérurgie – industries mécanique – chimie… En pleine expansion et disposant d’une forte croissance de sa population, Chicago dispose aussi d’un réseau mafieux très actif. Profitant de cet environnement, Al Capone va prendre peu à peu le contrôle de ces organisations criminelles et développer son empire de la contrebande. Le trafic d’alcool sera en particulier facilité par l’activité du port permettant un approvisionnement aisé venant du Canada. Quant à la prostitution, elle se développe en raison de la situation de la ville, zone de transit portuaire.
Quant à Daesh, il va profiter de l’implantation d’Al-Qaïda afin de constituer peu à peu son « empire ». Alors que la situation insurrectionnelle s’amplifie tant en Irak qu’en Syrie, il s’agit pour l’Etat islamique d’investir une zone géographique porteuse économiquement. L’EI met l’effort sur le grenier agricole de la Syrie et sur les zones pétrolifères syro-irakienne.
Concentrant son effort sur les abords de l’Euphrate en Syrie, 1ère zone agricole de Syrie ainsi que dans les zones pétrolifères d’Irak le long du Tigre, il a pris pied sur les axes logistiques majeurs de la région, pouvant contrôler jusqu’au trafic commercial majeur reliant la Jordanie à l’Irak.
En Syrie, par son implantation, Daesh contrôle la plus grande partie de la production de coton ainsi que celles d’orge et de blé (majorité des 56 000 km2 de terres irriguées en Syrie). Profitant de l’irrigation des sols, elle profite de cette manne qu’offre cette zone fertile. En Irak, elle détourne 40 % de la production agricole à son profit. Par ailleurs, grâce au pétrole et au gaz, les zones annexées offrent une garantie financière importante.
Ainsi, Daesh a agi dans le seul but de conquérir des zones économiques névralgiques, sources d’importants revenus indispensables à son action mafieuse et criminelle.

  • Un capital financier semblable à l’empire d’Al Capone.
Le pétrole : si l’annexion de sites d’exploitation par Daesh a fait partie de sa stratégie initiale de conquête territoriale, elle suit aussi une logique de marché noir dans une période où le coût du baril repart à la hausse (2013-2014). Devant une demande internationale croissante et un approvisionnement en partie perturbé par la dégradation sécuritaire au Proche-Orient, l’opportunité d’offrir un pétrole de contrebande incite Daesh à faire effort sur l’occupation de ces zones stratégiques. Comme Al Capone a su profiter de l’interdiction de l’alcool par la prohibition, Daesh joue sur le prix du baril afin de s’enrichir. Ainsi 10 à 20 % de la production irakienne est sous le contrôle de Daesh. Ce marché noir rapporterait entre 600 000 et 1 million de dollars par jour, soit environ 25 % des revenus de l’organisation. (prix moyen de vente du baril entre 20 et 25 dollars par l’EI) contre 60 dollars sur le marché international).
L’agriculture : selon différentes études, l’agriculture fournirait près de 180 millions de dollars par an de ressources à Daesh. Devant la nécessité de se nourrir, les populations n’ont d’autre choix que d’acheter ces denrées au risque d’engendrer de nouveaux flux migratoires pour fuir la faim. Ainsi de nombreux marchés irakiens ou turcs s’approvisionnement via ce marché. Il en est de même pour le coton qui alimente une part importante de la production textile de la Turquie. La Syrie se place dans les 10 plus importants producteurs au monde et Daesh contrôle près de 90 % de la production syrienne.
  • Zones agricoles en Irak.
  • Zones fertiles en Syrie.

Mais ce qui accentue une fois encore le caractère mafieux de l’Etat islamique, c’est le racket, la corruption, le trafic d’œuvre d’art, les spoliations, l’esclavagisme sexuel, autant d’activités spécifiquement criminelles.
Le trafic d’œuvre d’art : Prétextant vouloir éradiquer les vestiges des civilisations anti - islamiques (destructions de la cité antique de Palmyre par exemple), Daesh a développé un « busisness » très lucratif ! La vente au marché noir d’œuvre d’art, le pillage d’Al-Nabuk par l’organisation terroriste aurait rapporté 28 millions d’euros, selon « le guardian » et le New York Times ». Surprenant de voir un groupe soi-disant religieux et condamnant toute représentation de culture d’impies s’attacher à en faire le commerce.
Le racket, la confiscation : par le biais de l’impôt sur le chiffre d’affaire des commerçants, l’impôt sur le revenu, la taxation des transporteurs (250 euros par camion), Daesh a mis en place un système de racket particulièrement lucratif qui demeure avec le trafic d’œuvres d’art, la ressource financière la plus importante.
L’esclavagisme et le sexe : Bien que se présentant comme des puritains, les hommes de Daesh ont mis en place un trafic du sexe. L’esclavagisme sexuel devient un moyen de terreur, d’assouvir les fantasmes de ses membres mais aussi un marché lucratif pour l’organisation (enfant de moins de 10 ans : 138 euros – moins de 20 ans : 104 euros). Comme Al Capone, qui à son époque, détient le marché de la prostitution (5 dollars la passe) à Chicago, l’utilisation de la femme devient un enjeu financier rentable.

La rémunération des combattants de Daesh est estimée entre 50 et 400 euros par mois, (de 47 à 376 euros selon David Thomson, spécialiste de la question djihadiste) un salaire supérieur au salaire moyen de la région, sans tenir compte des innombrables primes. Al Capone faisait de même avec un salaire moyen de 1 000 dollars pour ses hommes de main, salaire plus élevé que la norme à l’époque.
  • Des procédés de domination identiques : terreur, corruption, meurtre.
Al Capone éradique ses concurrents comme l’Etat Islamique œuvre, lui aussi, à prendre le leadership (action contre Al-Qaïda). Une industrie criminelle se met alors en place. Le 14 février 1929, Al Capone fait exécuter sauvagement 7 membres d’un gang concurrent. (le massacre de la Saint Valentin). Bugo Moran, chef de ce gang dira : « Seul Capone tue les gens comme ça ». Le régime de la terreur devient une institution afin de dissuader toute tentative de prise d’intérêt dans le marché illégal. Ainsi, l’empire d’Al Capone aura procédé à 400 assassinats dont 40 de la main même de son chef. Daesh pratique de même avec une escalade dans la violence et dans l’horreur inégalable. Si Daesh a atteint un niveau de violence effroyable, son action repose bien sur une organisation criminelle qui cherche à préserver ses intérêts économiques et la manne financière qu’il en tire.
Cette politique de la terreur se combine avec la corruption. Si Al Capone soudoie tant les politiques que les fonctionnaires de police, de la justice ou du fisc afin de mener ses activités en toute impunité, l’Etat islamique repose son organisation territoriale sur une partie des fonctionnaires encore présents dans leur zone d’influence. Si ces derniers n’ont guère le choix, au risque d’être exécutés, ils permettent néanmoins à l’organisation salafiste de disposer d’une structure déjà existante qui facilite indéniablement l’établissement de leur « empire » criminel.
L’utilisation des médias (télévision et presse écrite) par Al Capone s’impose pour glorifier son œuvre et s’octroyer une certaine légitimité. Après les effets dévastateurs de la crise de 1929, il est le premier à mettre en place une soupe populaire qu’il saura valoriser au travers d’une communication totalement maîtrisée. Utilisant les moyens modernes de communication, journaux, publication sur les réseaux sociaux…, l’Etat islamique cherche à enrôler de nouvelles recrues et à développer son emprise sur les esprits par le biais d’une communication manipulatrice.
  • Conclusion / analyse.
A travers deux personnalités au fort charisme, suscitant la fascination et en quête d’un véritable culte de leur personnalité, Al Capone comme Abou Omar Al Baghdadi ont élaboré et érigé un véritable « empire » mafieux et criminel.
L’Etat islamique, sous couvert de revenir à l’Islam des premiers temps, n’est en réalité qu’une organisation criminelle recherchant l’appât du gain. Les similitudes entre Abou Omar Al Baghdadi et le parrain de la pègre des années 1920 à Chicago, laissent perplexes. Il est indéniable néanmoins que cette organisation n’est en rien un combat idéologique à caractère religieux mais bien une structure criminelle, terroriste et mafieuse. En utilisant la terreur, Daesh souhaite éradiquer tout adversaire afin de poursuivre ses actions de contrebande, tout en soumettant les populations dominées par un faux semblant d’actions sociales. Quant au recrutement, Daesh exalte la puissance, l’argent et la perversité afin d’attirer des volontaires. Toutefois, jouant sur la fascination et le mystère que peut susciter son chef, son avenir demeure sans issue.
Al Capone chutera, rattrapé par le fisc pour fraude fiscale. Condamné et emprisonné, il décèdera des conséquences de la syphilis. Quand sera – t – il de la chute d’Al Baghdadi ?



































vendredi 13 novembre 2015

EI, AL QAIDA : Divorce consommé ?


Querelles intestines entre courants djihadistes.
EI, Al-Qaïda : Divorce consommé ?

La guerre de 1979 en Afghanistan, la révolution iranienne de l’Ayatollah Khomeini et la guerre en Irak sont autant d’événements qui ont amené à une résurgence du salafisme djihadiste. Incarnée dès 1987 par la création d’Al-Qaïda par Oussama ben Laden, la mouvance djihadiste repose désormais sur deux grandes organisations, Daesh et Al-Qaïda. Cette analyse propose d’éclairer le lecteur sur cette nébuleuse djihadiste répandue à travers le monde, sur leurs similitudes mais aussi leurs divergences.
1/ Les deux grands mouvements : Al-Qaïda et Daesh.
  1. Al Qaïda :
Son chef : Ayman Al-Zawahiri.
Créé en 1987 par Abdullah Yusuf Azzam, cheik originaire de la province de Jénine en Cisjordanie, ce mouvement, dont l’autorité morale sera Oussama ben Laden jusqu’en 2011, s’élève contre l’ingérence des pays occidentaux dans les affaires intérieures des pays islamiques. Prônant la lutte armée, il s’est illustré par de nombreux attentats et par son implication dans la guerre en Afghanistan en particulier. Agissant essentiellement contre l’Occident, il tente de reprendre le djihad un peu partout avant de pouvoir, à terme, instaurer un califat.
Ayman al-Zawahiri, d’origine égyptienne, est le chef de file et l’idéologue d’Al-Qaïda depuis la mort d’Oussama ben Laden. En août 2015, il prête allégeance au mollah Akhtar Mohammad Mansour, chef des talibans. Il déclare ainsi « en tant que chef de l’organisation al-Qaïda pour le djihad, j’offre notre serment d’allégeance, suivant le chemin tracé par cheick Oussama et les martyres dévoués dans leur allégeance au commandeur des croyants, le saint guerrier mollah Omar ».
En développant un réseau de mouvements franchisés qui lui prêtent allégeance, , Al-Qaïda cherche à élargir son influence sur les 5 continents.
Mouvements ayant prêté allégeance à Al-Qaïda :
  • Al-Qaïda au Maghreb Islamique. (AQMI). Zones de présence : Algérie, Nord Mali, Mauritanie orientale, Niger occidental.
  • Ansar Dine. Zones de présence : Mali, frontières de la Mauritanie à la Côte d’Ivoire.
  • Chebabs. Zones de présence : Somalie, Kenya, Ouganda.
  • Al-Mourabitoune, groupe salafiste sahélien (« Al-Mourabitoune-Al-Qaïda du jihad en Afrique de l’Ouest »). En mai 2015, après qu’un des dirigeants a annoncé son allégeance à l’Etat islamique, Mokhtar Belmokhtar a démenti et renouvela sa loyauté à Al-Qaïda. Zones de présence : Nord Mali, ensemble de la zone saharienne.
  • Jemaah Islamiyah. (mouvement indépendant mais possédant des liens étroits avec Al-Qaïda). Zones de présence : Indonésie.
  • Lashkar-e-Toiba. Zones de présence : Pakistan, Inde, Afghanistan principalement.
  • Mouvement Islamique du Turkestan Oriental (MITO). Zones de présence : région du Xinjiang et dans les zones tribales du pakistan.
  • Talibans. Zones de présence : Afghanistan et frontière pakistanaise.
  • Al-Qaïda dans la Péninsule Arabique (AQPA). Zones de présence : Yémen mais agit à travers le monde (revendique l’attentat de « Charlie hebdo »).
  • Front Al-Nosra. Zones de présence : Syrie, plateau du Golan.
Si Al-Qaïda conserve une très forte influence sur le continent africain, les allégeances à Daesh porte atteinte à son pré-carré, en Asie centrale et en Afrique avec Boko Haram lui porte atteinte dans le monde salafiste.
  1. Daesh :
Son chef : Abou Omar Al Baghdadi.
Créé en 2004 sous le nom de « l’association de Jihad et Tawaid » par le jordanien Abou Moussad al-Zarqaoui, le mouvement est alors affilié à Al-Qaïda. A la mort de son créateur, c’est Abou Omar al-Baghdadi qui en prend la tête et l’organisation djihadiste prend alors le nom d’ « Etat Islamique d’Irak ». Après une alliance avec le Front Al-Nosra sous l’appellation d’ « Etat islamique en Irak et au Levant », le chef d’Al-Nosra refuse la fusion proposé par Abou Omar Al-Baghdadi. S’opposant à la suprématie d’Al-Nosra dans la gestion du conflit syrien, et s’estimant un état indépendant, l’alliance est définitivement consommée entre les deux mouvements. S’affranchissant de toute concertation, Abou Omar al-Baghdadi proclame le 29 juin 2014 la recréation du califat nommé Etat islamique (EI) et se proclame calife, sous le nom d’Ibrahim.
Adepte du djihad mineur (« guerre sainte »), ce mouvement se caractérise par une violence extrême et horrifique envers ceux qui ne se soumettent pas à la charia et envers tous les non musulmans.
Mouvements ayant prêté allégeance à l’Etat islamique :
  • Boko Haram. (anciennement affilié à Al-Qaïda, allégeance à Daesh le 7 mars 2015). Zones de présence : Nord Nigéria, Nord Cameroun, frontières du Tchad et du Niger.
  • Abou Sayyaf. (anciennement affilié à Al-Qaïda, allégeance à Daesh juillet 2014). Zones de présence : Archipel des Philippines.
  • Emirat du Caucase. (anciennement affilié à Al-Qaïda - allégeance à Daesh le 21/06/2015). Zones de présence : Nord du Caucase, Daghustan, Ingouchie, Kabardino-Balkanie, Tchétchénie.
  • Okba Ibn Nafaâ. (anciennement Ansar al-charia en Tunisie, anciennement affilié à Al-Qaïda - allégeance à Daesh le 20/09/2014). Zones de présence : Tunisie, Nord Est de la Libye.
  • Jund al-Khilafa. (dissidence d’AQMI - allégeance à Daesh mi-septembre 2014). Zones de présence : Algérie.
  • Mouvement Islamique d’Ouzbékistan (MOI). (anciennement affilié à Al-Qaïda - allégeance à Daesh le 06/08/2015). Zones de présence : Ouzbékistan, Afghanistan, Pakistan, Tadjikistan, Kirghizstan, province du Xinjiang, province occidentale chinoise.
  • Wilayat Sinaï (Ansar Beït al-Maqdis). (anciennement affilié à Al-Qaïda – allégeance à Daesh le 10/11/2014). Zones de présence : Egypte, Sinaï.
Après un élan d’allégeance d’anciens mouvements affiliés à Al-Qaïda dans les mois suivants la proclamation du califat par l’Etat islamique, le phénomène s’est arrêté pour reprendre à partir du printemps 2015. Il est à noter que les ralliements de l’Emirat du Caucase et du MOI marquent une emprise de Daesh en Asie centrale, terroir jusqu’alors de la mouvance d’Al-Qaïda.
2/ Similitudes et divergences.
  1. similitudes :
Si Al-Qaïda et Daesh, mouvements salafistes djihadistes, œuvrent l’un et l’autre pour l’instauration d’un califat, cet objectif demeure bien le point majeur qui les unit.
Dans leur conception du Djihad, l’un et l’autre, sous prétexte de revenir à un islam des origines, violent impunément les préceptes du Coran, omettant le djihad majeur* qui demeure, selon les préceptes de Muhammad, le plus important.
Il est à noter que chacun tente d’accroître son influence à travers le monde par l’allégeance d’autres groupes djihadistes.
Cette quête d’influence révèle en réalité les divergences profondes qui opposent les deux mouvements.
  1. divergences :
De très fortes et profondes divergences opposent Al-Qaïda et l’Etat Islamique.
  • Une approche idéologique totalement divergente.
Pour Daesh, l’instauration d’un califat était une priorité. En proclamant la renaissance d’un califat le 29 juin 2014, le mouvement salafiste cherche désormais à étendre son influence en menant un djihad omnidirectionnel. La conquête préalable d’une aire géographique était un pré-requis. L’attitude « défensive » actuelle tend à démontrer l’importance que revêt cette possession territoriale. La mise en place d’une ressource financière pérenne, le choix de l’établissement d’une monnaie, la prise en charge des populations par la terreur et l’impôt sont autant de moyens mis en œuvre pour conforter et asseoir cette notion de califat.
En ce qui concerne Al-Qaïda, la priorité repose dans la recrudescence du djihad à l’encontre de l’Occident. Cette lutte contre les « impies » demeure la première étape avant l’instauration d’un califat. A cet effet, les actions menées par l’ensemble des mouvements affiliés à Al-Qaïda à travers le monde porte principalement atteinte aux intérêts occidentaux tant dans le monde musulman que dans le reste du monde. En prêtant allégeance au chef des Talibans, Al-Qaïda prend le contrepied du califat en se sanctuarisant en Asie Centrale. Cette volonté affirmée d’Al-Zawahiri démontre, s’il le fallait, son désir de marginaliser Abou Omar al Baghdadi auprès de la communauté salafiste, en se présentant comme le « rassembleur » de la cause salafiste face « aux impies ». Pour Al-Qaïda, les divergences internes au sein de l’islam demeurent secondaires par rapport à la lutte contre l’Occident. Ses discours le démontrent par son choix délibéré de se présenter comme un homme « sage », héritier de la mouvance salafiste, incarné à l’origine par Oussama ben Laden : «  Nous avons préféré jusque-là répondre le moins possible pour éteindre ce feu de la sédition ». Après de nombreuses mains tendues envers Daesh, (alliance initiale entre l’Etat Islamique en Irak et au Levant et le front Al-Nosra), la scission est consommé. Ces très fortes divergences ont atteint leur paroxysme par les combats qui opposent le Front al-Nostra à Daesh depuis déjà plusieurs mois.
Cette rupture idéologique se traduit par des propos sans équivoque de condamnation de Daesh. Abou Muhammad al-Maqdisi, idéologue jordanien de la cause djihadiste, condamnait le califat dès sa proclamation et mettait en garde contre un « bain de sang », en s’opposant fermement aux crimes perpétrés par Daesh contre des musulmans. Dans une intervention audio de septembre 2015, al-Zawahiri fustige Daesh pour « leur prétendu califat ». En s’octroyant le droit de remettre en place ce 4° califat, aucune consultation n’a été faite. Toutes les règles ont été « violées » par cette auto-proclamation. Al-Zawahiri assure qu’ « il s’agit d’un état de voleurs et les musulmans ne sont pas forcés à faire allégeance à son chef qui n’est pas apte pour ce poste ».
  • Des adversaires et des méthodes radicalement différents.
L’organisation Al-Qaïda a opté pour une action visant l’Occident. Dans son projet de djihad généralisé, son ennemi demeure les non musulmans. Reposant son action principalement sur des actions terroristes, elle recherche à créer la peur et le chaos dans les pays occidentaux. En aucune façon, elle ne cherche à porter son action prioritairement sur le monde musulman. Il s’agit donc bien pour Al-Qaïda de porter une « guerre sainte » contre les incroyants. Si l’attentat demeure la base de leur action, Ayman al-Zawahiri condamne ouvertement l’utilisation de la barbarie, garant d’une certaine « moralité » dans le combat mené. Dès 2014, Nasr ben Ali al-Ansi condamnait déjà fermement les décapitations ordonnant à ses troupes de ne pas utiliser de telles méthodes, « contre les commandements du Sheikk Oussama ».
Dans la recherche d’asseoir son califat, Daesh porte son action prioritairement sur les populations musulmanes des zones occupées. Cherchant à soumettre les occupants du califat au salafisme, tout en éradiquant les « déviances » de l’Islam, (chiisme, yézédisme…), son outil de prédilection repose sur la terreur. Atteignant l’inimaginable dans la barbarie, l’Etat islamique revendique la pratique des procédés les plus inhumains et leurs mises en scène. (Décapitation, esclavagisme, immolation, viols…). Dans les moyens mis en œuvre, l’Etat islamique s’est constitué une véritable armée et mène de front une guerre « conventionnelle » et des actions terroristes et de terreur. Si les actions militaires et terroristes sont le lot commun de ces deux courants, Daesh a atteint un degré inégalé dans l’accomplissement d’actes « barbares » à l‘encontre de ses adversaires. En effet, l’emploi de la terreur poussée à son paroxysme demeure une signature de Daesh. (viol, esclavage, décapitation, exploitation médiatique de l’horreur…). Daesh encourage la « violence confessionnelle » à l’encontre des chiites, et l’éradication des yézédis considérés comme des « apostats ». Ouvrant ainsi une guerre interne à l’islam, l’EI se positionne comme le seul « garant de l’orthodoxie religieuse ». Une volonté « farouche » d’anéantir les « hérétiques » de l’islam domine leurs actions avec une utilisation systématique de la terreur et d’une violence sans limite.
Conclusion / analyse.
Si le but avoué des deux mouvements est un retour à l’Islam des premiers temps, l’approche idéologique, les adversaires et les méthodes utilisées soulignent la fracture entre Daesh et Al-Qaïda. Cette opposition est accentuée par une rivalité des deux leaders qui cherchent l’un comme l’autre à incarner le salafisme « moderne ». La quête de notoriété et de reconnaissance passe immanquablement par l’étendue de l’influence au sein de l’éventail des mouvements salafistes à travers le monde mais aussi par la recherche du sensationnel. L’attentat contre le journal satirique « Charlie hebdo » par Al-Qaïda comme le crash de l’avion au Sinaï, revendiqué par l’EI, soulignent cette quête de leadership. Aussi, de telles divergences ne laissent pas entrevoir une réunification des deux courants mais plutôt une accentuation de leurs oppositions.
Dès 2014, le grand mufti d’Arabie saoudite, le cheikh Abdel Aziz Al-Cheikh, définissait l’EI comme « une machine de meurtre et de démolition » et de rajouter « s’ils combattent des musulmans, les musulmans doivent les combattre pour débarrasser le peuple et la religion du mal qu’ils incarnent et du tort qu’ils causent ».
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  • Wahhabisme : mouvement créé au XVIII° siècle, il est à l’origine de la dynastie saoudienne. Préconisant un retour à un islam originel, il a combattu le chiisme comme le sunnisme, jugés tous les deux trop permissifs. De plus, ce mouvement rejette tout culte de ce qui a été créé par l’homme (images, reliques, mausolés…) et de tous les intermédiaires autres qu’Allah.


  • Salafisme : Mouvement sunnite recherchant un retour à un islam des origines en refusant toute évolution. En quête d’une application stricte de la loi islamique (charia), il s’attribue la continuité d’un islam des premiers temps. Pour l’ensemble des courants salafistes, il s’agit de réfuter toute évolution de l’islam par une application au sens premier du Coran, par une lecture littérale et sans interprétation. Dans les grands courants actuels, deux tendances principales s’opposent :
  • Le salafisme de prédication.
Ce courant sunnite porté principalement par des imams saoudiens, refuse toute action de violence dans le but d’instaurer la sharia et condamne le salafisme djihadiste, contraire à l’islm dans ses procédés de combat. Selon ces prédicateurs, il s’agit de « purifier » la foi des déformations modernes et d’enseigner les populations à cette foi ancestrale. En agissant ainsi, ils œuvrent pour une « réislamisation » des sociétés. L’une des grandes figures de ce courant est le cheikh Mohamed Nacer ad-din al Albani, décédé en 1999.
  • Le salafisme djihadiste.
Ce courant, apparu dans les années 80 en Afghanistan, met le djihad armé au cœur de son action. Son objectif est l’instauration de la charia en chassant l’occupation étrangère et en renversant les pouvoirs musulmans « pervertis », selon eux, par une interprétation du Coran.
  • Djihad : Dans le Coran, sourate 4, 76, il est écrit « Ceux qui croient combattent sur le chemin de Dieu ». Le terme signifie littéralement « effort », « combat ». Il existe deux djihads.
  • le djihad mineur.
Il s’agit de la « guerre sainte » contre l’oppresseur.
  • Le djihad majeur.
Il s’agit de la lutte contre son égo. En d’autres termes, chaque musulman doit œuvrer à s’améliorer.
Selon Al-Tirmidhi (824-892), le prophète Muhammad aurait stipulé : « le vrai combattant sur le chemin de Dieu est celui qui lutte contre son égo. »
« « Corriger ce qui est blâmable et en protéger les musulmans, voilà le plus méritoire des djihad(…), plus impératif que celui contre les infidèles », écrit ainsi vers 1448 l’érudit Abdelkrim al-Maghili (1425-1505) à l’empereur songhai Mohammed de Gao ». (réf. Le point, « ce que dit le coran #6 : le djihad », publié le 02/11/15, Catherine Golliau)
  • Califat / calife : Institution spirituelle et temporelle, il trouve ses origines dans les « racines » de l’islam. A la mort de Muhammad en 632, Abu Bakr est désigné comme calife, successeur du prophète. Ce n’est qu’à partir du XI° siècle que l’on trouve les premiers écrits, (légiste Al-Mâwardi – 1058 ou l’historien sociologue Ibn Khaldoun - 1332/1406), définissant précisément le système du califat. Sont alors mis en avant les rôles politiques et religieux. Le calife a ainsi le rôle de chef d’Etat et de guide spirituel, sans pour autant pouvoir modifier les dogmes. Il est de fait le guide suprême et donc le gardien de la religion. Dans le domaine politique, il a la charge d’administrer l’empire.
Le concept de califat va évoluer à travers le temps jusqu’à son abolition en 1924 par Mustapha Kemal (1881-1938), jugeant avec d’autres personnalités, que cette forme de gouvernance « n’est pas d’origine divine mais une pure invention humaine. »


vendredi 6 novembre 2015

La terrifiante "théologie" du viol de Daech : Viol, nouvel outil de manipulation.




La terrifiante "théologie" du viol 

de Daech :

Viol, nouvel outil de manipulation.



Cet esclavage sexuel mené par daesh remonterait au 3 août 2014, lorsque les combattants de daesh ont envahi les villages du flanc Sud du Mont Sinjar, massif escarpé du Nord de l’Irak où vivent des yézidis*. Depuis, cette pratique du viol a été édifié en véritable théologie. C’est au travers du témoignage de nombreuses victimes relayé par le New York Times que le monde a pu percevoir la portée de l’idéologie djihadiste de l’état islamique.

La « théologie du viol » selon daesh :

Affirmant qu’il a le soutien du Coran, Daesh codifie l’esclavage sexuel. Selon l’état islamique, non seulement le Coran donne le droit de violer mais le préconise et l’encourage. Ainsi, il présente le viol comme un moyen de conversion des « incroyants », de se rapprocher d’Allah.
Dans un numéro « Dabiq », l'un des magazines de Daech, un article, "Esclaves ou prostituées", justifie les viols commis par les soldats du groupe djihadistes, sur les femmes esclaves Yézidis à travers le témoignage d’une épouse de djihadiste, Umm Sumayyah al-Muhajirah.
Selon elle, forcer une esclave Yézidis à avoir des relations sexuelles, comme le fait son mari, n'est ainsi pas du viol, mais une pratique qui serait inspirée du Prophète Mahomet lui-même.
Selon elle, « ces rapports seraient d’ailleurs plus sains qu’avec des prostituées occidentales » : « Il vaut mieux avoir des esclaves sexuelles Yézidis, plutôt que de payer des prostituées dans l’Ouest, car les prostituées commettent ouvertement le pêché ».
Elle explique enfin que les esclaves ne seraient que des personnes ayant « trahi » Allah et décrit les femmes Yézidis comme « des esclaves déviantes et diaboliques qui ont inventé ces fausses histoires ».
De plus, l’idéologie djihadiste va jusqu’à justifier de tels actes par la conversion de la victime après plusieurs viols.

Que disent le droit pénal et le droit international ?

Selon le droit pénal (article 222-23), le viol est défini comme tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise. On distingue le viol des autres agressions sexuelles à travers l’existence d’un acte de pénétration qui peut être vaginale, anale ou buccale. Cet acte peut être réalisé aussi bien avec une partie du corps (sexe, doigt, …) qu’avec un objet. C’est un crime passible de la cour d’assise.
Pour le Conseil de sécurité des Nations Unies, par sa résolution 1820 (2008), la violence sexuelle « utilisée ou commanditée comme arme de guerre prenant délibérément pour cible des civils, ou dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique dirigée contre des populations civiles » peut faire obstacle au rétablissement de la paix et de la sécurité internationale.
Ainsi, pour le droit international, dans le cadre d’un conflit armé, le viol peut constituer :
  • Un crime de guerre,
  • Un crime contre l’humanité,
  • Une forme de torture,
  • Un élément de génocide


Que dit le Coran ?

Si le terme « viol » n’est pas employé spécifiquement dans le Coran, de nombreux versets de sourate stipulent sans ambiguïté, la condamnation systématique de cet acte. Le viol rentre ainsi dans la catégorie des plus grands péchés dénoncés par les différents écrits islamiques.

Dans le Coran, le livre saint est extrêmement précis au travers de plusieurs sourates*.
-sourate 24,3 : « la fornicatrice n’épousera qu’un fornicateur ou un païen : pareilles alliances sont interdites aux croyants ».
- sourate 24,31 : « Dis aux croyantes de rester chastes »
- sourate 24,33 : «  ne contraignez pas vos femmes esclaves à la prostitution, si elles veulent rester chastes »
- sourate 17,32 : « ne vous approchez pas de la fornication. C’est une abomination et une voie pleine d’embûches »
Dans la loi islamique, les relations sexuelles permises sont bien définies. L’adultère et la fornication sont strictement interdits pour les croyants : c’est ce que l’on appelle la « zinâ* ». Plusieurs raisons sont à l’origine de l’interdiction de cet acte :
  • La « zinâ » fait disparaitre la pudeur et porte atteinte à la dignité humaine, «  al ghayrah ».
  • La fornication et l’adultère mettent en danger la sauvegarde de la pureté des relations filiales.
Si l’on se réfère aux « Hâdith* » suivants du prophète Mohamed : « celui qui fornique n’est pas croyant au moment où il commet la zinâ… », « lorsque le serviteur commet le zinâ, la foi sort de lui… ».
Il est aussi écrit :
«  si vous évitez les grands péchés qui vous sont interdits, Nous effacerons vos méfaits de votre compte, et Nous vous ferons entrer au paradis ».


Les conséquences psychologiques sur les victimes :


La symptomatologie des viols s’exprime essentiellement dans le champ des troubles de reviviscence et d’évitement psychotraumatiques (état de stress post traumatique).
Les viols successifs aggravent le plus souvent ces effets traumatiques.
Ces troubles spécifiques sont une preuve médicale du traumatisme subi.
L’effet immédiat est de créer un état de sidération psychique au moment des faits qui va paralyser la victime. Par la suite, un risque vital cardio-vasculaire et neurologique peut survenir.
Ces conséquences psychotraumatiques vont avoir un impact particulièrement grave sur la santé psychique et physique de la victime :
  • Troubles importants de la mémoire,
  • Crises d’angoisse,
  • Confusions temporo-spatiales,
  • Etat de sidération, de prostration,
  • Tendances suicidaires, d’auto-agressions,
  • Nécessité vitale de se mettre en danger,
Ainsi, au-delà de l’acte ignoble, les conséquences handicaperont durablement les victimes, nécessitant une lourde prise en charge médicale et psychologique spécialisée.

Conclusion / analyse.

La « théologie du viol » prônée par daesh, répond à une politique de terreur auprès des populations et un argument de recrutement. Méprisant les préceptes de l’Islam, les droits internationaux, les droits de l’homme, l’état islamique enfreint toutes les règles qui régissent nos sociétés. A travers ces actes odieux, il incarne la déshumanité ; Les conséquences de tels actes engendreront immanquablement des poursuites pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité…
Il est du devoir moral de chacun de dénoncer, combattre et condamner de tels actes inhumains.


  • Yézidis : minorité religieuse qui représente moins de 1,5% de la population irakienne. Le yézidisme ou religion des sept anges est une religion monothéiste trouvant ses racines dans l’Iran antique. Les croyants prient un dieu, Xwede assassiné par sept anges lorsqu’il créa le monde, dont le plus important est Malek Taous.
  • Sourate : unité du Coran formée d’un ensemble de versets. Le Coran possède 114 sourates.
  • Zinâ : le terme désigne l’adultère (avoir des relations sexuelles avec une personne autre que son conjoint en dehors du cadre du mariage) et la fornication (avoir des relations sexuelles hors du cadre du mariage). Le zinâ, sous toutes ses formes est strictement interdit par l’Islam et est considéré comme un péché capital.
  • Hâdith : traditions du prophète, deuxième source de la charia islamique. Elles informent des aspects pratiques des commandements divins pour la vie humaine et fournissent les explications et les démonstrations de base esquissées par Allah.


Références : article du New York Times du 13 août 2015, Rukmini Callimachi.