jeudi 12 mai 2016

Cloudflare et Wordpress, les anges gardiens de Daesh



Les pourvoyeurs de l’Internet

Ils s’appellent Matthew Prince ou Matt Mullenweg. Ces jeunes trentenaires, visionnaires, ont fait fortune grâce au Web. Des parcours exemplaires et prospères de la Silicone Valley. Seulement l’exemplarité n’est que de surface. Car derrière leur supposée ingéniosité se trouve un lobby capitaliste faisant sa fortune sur le sang des Européens.

Ils sont les fondateurs et PDG des sites Cloudfare et Wordpress. Ces plateformes offrent des services d’hébergement, de création et de protection de sites web. Une aubaine pour des individus ayant besoin de créer des sites rapidement, de les protéger des attaques et de les rendre facilement accessibles au plus grand nombre. Des individus comme les terroristes de Daech.

Car aujourd’hui, c’est bien sur ces deux plateformes que s’appuient les terroristes. Tous les grands acteurs des réseaux sociaux et service numérique, qu’ils soient Google, Facebook, Twitter ou Archive.org, luttent vivement contre l’utilisation de leurs sites pour la diffusion de contenus de propagande sanguinaire. Pourtant, Prince et Mullenweg s’obstinent à offrir leur service et leur protection aux groupes terroristes qui appellent au meurtre et à la haine de l’autre.


Des campagnes de dénonciation sur les réseaux sociaux

De nombreuses opérations numériques sont en cours pour dénoncer la passivité de ces plateformes face à l’invasion terroriste sur la toile. De Cloudfare à Wordpress, plusieurs groupes se mobilisent pour réveiller les consciences des internautes et faire pression sur les dirigeants des sociétés en question.

Le collectif Anonymous – un mouvement d’hacktivistes se manifestant principalement sur Internet - a lancé une campagne particulièrement agressive à l’encontre de l’entreprise Cloudfare qui protège ses clients des attaques numériques. Accusé de soutenir le terrorisme par ces activistes, l’entreprise Cloudfare justifie son inaction en prônant la non-ingérence : « Nous sommes les plombiers d’internet. On fait en sorte que les tuyauteries fonctionnent, mais ce n’est pas à nous d’inspecter ce qui doit ou non passer dedans ».
C’est sous le nom d’«Opération CloudFlare » que le groupe Anonymous a créé un compte Twitter lui permettant de centraliser les diverses opérations présentes sur ce réseau social. Plusieurs hashtags sur Twitter (#OpCloudFlare, #CloudFlareFriday, etc.) ont été créés à l’occasion du lancement de la campagne pour inonder et mobiliser le réseau social et porter le message jusqu’à la sphère médiatique.


Compte Twitter de l’« Opération CloudFlare »


Les dénonciateurs prennent le soin de diversifier leurs supports de communication dans le cadre de cette guerre médiatique (infographies, vidéos, etc.).

  Infographie produite par un des activistes d’Anonymous et publiée sur son compte Twitter


 
La mobilisation contre Wordpress semble se faire plus rare sur les réseaux sociaux. Même si les centres médiatiques de Daesh essuient de nombreux revers sur la toile comme sur le terrain, Wordpress cautionne et nourrit encore et toujours la cause terroriste :


Site internet de l'Etat islamique

 
Certains internautes alertent toutefois la toile et dénoncent cet espace sanctuarisé pour les terroristes :


 Tweet d'un internaute

 
Les affaires avant tout !

Matthew Prince et Matt Mullenweg ont beau annoncer défendre la liberté d’expression, il est difficilement compréhensible de trouver une légitimité dans la propagation d’images de meurtres. Malgré les signalements à répétition, il semblerait que l’odeur du sang projeté sur ces plateformes ne gâche en rien la bonne continuation des affaires.

Ainsi, les sites internet terroristes continuent de s’inscrire durablement dans le paysage numérique. Daesh poursuit son recrutement et se vante de ses attentats, qu’ils soient de Paris, Bruxelles ou Mossoul, de grands Business Men les protègent. Car peu importe l’horreur du produit, Business is Business.