lundi 15 juin 2015

Le rôle des désirs homosexuels dans la structuration de la violence de daech

"L'intégrisme religieux est un des vecteurs les plus puissants de la violence...Les tueurs religieux sont parmi les plus furieux, les plus meurtriers et les moins repentants.


La psychanalyse nous permet de comprendre le rôle des désirs homosexuels dans la formation de la paranoïa. Un des symptômes principaux de cette pathologie, c'est que le sujet qui se sent perpétuellement insulté dans sa virilité et se sent obligé de l'affirmer par des passages à l'acte violents : n'y aurait-il pas un rapport entre ce symptôme et la vision apparemment "positive", c'est-à-dire guerrière de l'islam prôné par daech?

Freud part du principe que la paranoïa s'est construite en défense face à un désir homosexuel, avec construction d'un délire de persécution.

Daech s'est engouffré pleinement dans la voie de la barbarie quand il s'est aperçu qu'il était en train de devenir impuissant. La violence de ces pseudo-guerriers de l'islam s'est alors manifestée dans une tentative perverse de retrouver de la puissance et a ainsi contesté tout espoir d'une solution de stabilisation politique en Syrie et en Irak. 

Du point de vue du psychologue, l'objectif de daech, d'imposer sa vision tronquée d'une religion pure et dure, renvoie à une ébauche de compensation d'une virilité sexuelle et sociale mise en péril. Ce n'est pas par hasard que les fondamentalistes rejettent aussi brutalement l'Occident, car ils savent bien tous les risques de juste compétition envers l'homme inscrit dans la modernité que cet engagement comporte.

Dans le cas des sympathisants de l'idéologie radicale islamiste, la base de leur conflit morbide serait "j'aime l'homme occidental" (ressenti d'un désir homosexuel) converti en "je hais l'homme occidental" (mécanisme de contre-investissement), et aboutissant à "l'Occident me hait" (mécanisme de projection).

Les groupes des soldats de daech présentés dans les vidéos de propagande ressemblent indiscutablement à des clubs de jeunes éphèbes. Toutefois, ce n'est pas parce qu'ils correspondent à des adonis qu'ils s'inscrivent automatiquement dans une homosexualité active. Non pas qu'ils ne le souhaitent pas inconsciemment  mais l'épanouissement de cette sexualité souffre d'un certain nombre de freins. Tout d'abord, immergés dans la violence, ces groupes ont fait leur cette devise "faites la guerre, pas l'amour". De toute façon, dès que des attachements commencent à se manifester ils se défont promptement par la force des choses, notamment avec la mort d'un des deux protagonistes.

Le radicalisme religieux de daech oblige un refoulement de cette homosexualité : "Jâbir rapporte que le Prophète (sur lui la prière et la paix) a dit : parmi les choses que je crains le plus pour ma communauté sont les actes du peuple de Loth (...) Ibn'Abbâs (Allâh les agréé) rapporte du Messager d'Allâh (sur lui la prière et la paix) qu'il a dit : celui qui pratique les actes des gens du peuple de Loth doivent être tués, l'actif et le passif." (Dar al Islam, Le combat contre les apostats, p.13)

En contrepoint à cette approche radicale de l'islam de la question de l'homosexualité, nous vous invitons à lire l'article de Marc Bonomelli dans le Monde des religions, Coran et homosexualité : les convictions d'un imam gay

Quand on examine la passion des intégristes de daech pour les conversions, il est clair qu'il y a un lien entre celles-ci, surtout quand elles sont forcées par la manipulation , et l'homosexualité active. Au sujet de ce type de comportement sexuel , les propos de certains repentis du jihad, suivis en thérapie, évoquent sans équivoque la réalité de la sexualité chez daech. Ainsi, selon les confidences recueillies, beaucoup d'adolescents ou leurs aînés immédiats ont connu des expériences d'homosexualité active, mais étonnement aucune d'homosexualité passive. On peut donc logiquement se questionner sur la place de ceux qui sont dans cette dernière position, puisqu'il en faut bien. Là encore, on en revient à l'idée de pseudo-virilité.

Face à cette situation psychique, l'extrémiste de daech est en proie à une intense culpabilité. Et dès qu'intervient une trop forte poussée de pulsion homosexuelle, seule la violence est alors apte à l'évacuer. Ses passages à l'acte violents sont interprétables comme une réaction contre l'angoisse de son homosexualité. Le paradoxe, ce que ce sont les intégristes les plus violents, les plus violeurs qui ont le plus tendance également à se référer à une charia rigide, par définition un Droit "inviolable"...

Dans l'esprit du djihadiste salafiste, la relation à l'autre est typiquement narcissique. Autrui n'est reconnu que dans la mesure où le djihadiste s'y retrouve lui-même. Dans l'autre-objet est projeté la part de moi qui persécute par culpabilisation. Du stade anal renaissent des projections d'agressivité et d'ambivalence...


A suivre, prochainement, la chute des idoles...









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