Le
24 août 2016 marque le 500e
anniversaire de la bataille de Dabiq, épisode militaire qui
contribua à façonner le Moyen-Orient. Malgré l’importance de cet
événement, il est intéressant de noter que le nom de Dabiq résonne
surtout en raison de son association à Daesh.
Ainsi, tout en profitant de cet anniversaire pour évoquer la bataille militaire du XVIe siècle, La Mecanique DAESH entend expliquer à ses lecteurs pourquoi le groupe terroriste attache un intérêt particulier à cette ville syrienne.
Ainsi, tout en profitant de cet anniversaire pour évoquer la bataille militaire du XVIe siècle, La Mecanique DAESH entend expliquer à ses lecteurs pourquoi le groupe terroriste attache un intérêt particulier à cette ville syrienne.
Dabiq,
bataille entre Mamelouks et Ottomans
De
1250 jusqu’à leur défaite face aux Ottomans, les Mamelouks
exercent leur influence sur un territoire allant de l’Egypte à la
Syrie en passant par la péninsule arabique.
En mai 1516, le sultan mamelouk Qânsûh al-Ghûrî part du Caire avec son armée pour rejoindre Alep en prévision de l’attaque ottomane qui se prépare dans le nord de la Syrie.
L’armée ottomane avait déjà fait la démonstration de l’efficacité de son artillerie contre la cavalerie du chah de Perse Ismail 1er, fondateur de la dynastie des Séfévides, lors de la bataille de Tchaldiran en 15141. Cette victoire avait permis au sultan ottoman, Selim 1er, d’annexer à son empire l’Anatolie orientale et le nord de l’actuel Irak, facilitant une attaque contre les Mamelouks. Le 24 août 1516, les Ottomans remportent ainsi la bataille de Marj Dabiq2. Quelques mois après, ils s’emparent de l’Egypte en exécutant le dernier sultan mamelouk, Al-Achraf Tuman Bay. La bataille de Marj Dabiq constitue à ce titre un engagement militaire décisif dans l’histoire du Moyen-Orient.
En mai 1516, le sultan mamelouk Qânsûh al-Ghûrî part du Caire avec son armée pour rejoindre Alep en prévision de l’attaque ottomane qui se prépare dans le nord de la Syrie.
L’armée ottomane avait déjà fait la démonstration de l’efficacité de son artillerie contre la cavalerie du chah de Perse Ismail 1er, fondateur de la dynastie des Séfévides, lors de la bataille de Tchaldiran en 15141. Cette victoire avait permis au sultan ottoman, Selim 1er, d’annexer à son empire l’Anatolie orientale et le nord de l’actuel Irak, facilitant une attaque contre les Mamelouks. Le 24 août 1516, les Ottomans remportent ainsi la bataille de Marj Dabiq2. Quelques mois après, ils s’emparent de l’Egypte en exécutant le dernier sultan mamelouk, Al-Achraf Tuman Bay. La bataille de Marj Dabiq constitue à ce titre un engagement militaire décisif dans l’histoire du Moyen-Orient.
Dabiq,
symbole de l’ultime bataille entre les forces du bien et celles du
mal
Ville
syrienne située à une quarantaine de kilomètres au nord d’Alep,
Dabiq a été conquise non sans mal par l’organisation terroriste
en août 2014 alors qu’elle ne revêt aucune utilité stratégique
dans la région. C’est la valeur symbolique du lieu qui intéresse
Daesh. La ville est en effet présentée comme le lieu eschatologique
par excellence où l’armée des justes l’emportera sur les forces
du mal3.
Illustration de la symbolique accordée à Dabiq, le groupe
terroriste a donné son nom à son magazine de propagande anglophone.
A la sortie du premier numéro, Daesh expliquait que la ville
constituait le lieu où se réaliserait la prophétie annonçant la
fin des temps :
« En ce qui concerne le nom de ce magazine, il est pris d’un
endroit nommé Dabiq situé au nord de la région d’Alep, cet
endroit est mentionné dans un hadith qui décrit les malâhim (ce
que l’on nomme parfois en français l’Armageddon). L’une des
grandes batailles qui aura lieu entre les musulmans et les croisés
se déroulera à Dabiq […] Selon ce hadith cet endroit jouera un
rôle historique dans la bataille qui emmènera à la conquête de
Constantinople puis de Rome. »
Contrairement
aux traditions juive et chrétienne, les prophéties eschatologiques
islamiques ne sont pas rédigées en une séquence narrative
continue, mais sont évoquées dans des hadiths faisant référence à
la fin des temps4.
Parmi ceux-ci, tombés le plus souvent dans l’oubli, Daesh a fait
renaître de ses cendres le hadith
sur Dabiq :
«L’Heure [du Jugement] ne se lèvera pas tant que les Romains ne
camperont pas dans le cours inférieur de l’Oronte (al-A‘mâq)
ou à Dabiq. Alors s’ébranlera contre eux une armée de Médine,
composée des meilleurs habitants de la terre. Quand les deux armées
seront sur le point de s’affronter, les Romains diront :
« Laissez-nous la main libre avec ceux qui ont pris des
prisonniers parmi nous : nous irons combattre ceux-là
seulement ». Mais les musulmans répondront : « Non,
par Dieu. Nous ne vous laisserons pas la main libre contre nos
frères ». Et le combat fera rage. Un tiers [des musulmans]
prendra la fuite, vaincu : Dieu n’acceptera jamais leur
repentir. Un tiers sera tué : ils seront auprès de Dieu les
martyrs les meilleurs. Et un tiers remportera la victoire et ils
n’auront plus à craindre de dissension : ceux-là conquerront
Constantinople. Et tandis qu’ils se trouveront partager le butin,
et qu’ils auront pendu leurs épées aux oliviers, voilà que Satan
criera faussement parmi eux : « L’Antéchrist a pris
votre place dans vos familles ! ». Ils sortiront alors de
Constantinople. Quand ils arriveront en Syrie, Satan sortira contre
eux. Tandis qu’ils se prépareront à le combattre et serreront les
rangs, voilà que viendra le temps de la prière. Alors Jésus fils
de Marie descendra [du ciel] pour diriger la prière. Quand l’ennemi
de Dieu le verra, il se dissoudra comme le sel dans l’eau. Et s’il
le laissait aller, il se dissoudrait jusqu’à disparaître. Mais
Dieu le tuera de la main de Jésus et leur montrera son sang sur la
pointe de sa lance. »5
Ce
hadith
provient du recueil de Abu al-Hussein Muslim ben al-Hajjaj (c.815 -
875), érudit perse considéré par les sunnites comme l’un des
plus grands faqîh
(juristes musulmans) et théologiens. Selon Martino Diez, l’état
de guerre quasi-permanent en Syrie et en Anatolie byzantine au VII et
VIIème
siècles aurait « pu stimuler la formation de matériel
apocalyptique qui inscrit dans ce contexte d’hostilité séculaire
les événements terribles liés à l’avènement de l’Heure »6.
D’autres
hadiths
évoquent également le Jour du Jugement, mais à Damas ou
Jérusalem :
« La meilleure garnison de musulmans au jour de la Grande Mêlée
sera située à Ghûta, à proximité de Damas, l’une des
meilleures villes du Shâm »
Abû Al Dardâ, compagnon du
prophète
« Six signes indiqueront l’approche de l’Heure dernière :
ma mort, la conquête de Jérusalem, la peste qui vous emportera
comme la peste emporte le mouton, l’augmentation des biens au point
qu’on donnera 100 dinars à un homme sans qu’il soit satisfait,
puis une épreuve qui entrera dans chaque maison arabe. Puis, une
trêve entre vous et les Banou Asfar qui trahiront et vous
attaqueront sous 80 drapeaux avec 12000 hommes sous chaque drapeau ».
Mouhammad al-Boukhari,
compagnon du prophète
En
outre, la récurrence de l’anaphore « L’Heure ne se lèvera
pas tant que…» dans le recueil de Muslim ben al-Hajjaj peut
laisser penser que plusieurs « scénarios » de
« l’Heure » existent7.
Contrairement aux arguments développés par Daesh, la bataille de
Dabiq ne serait pas l’unique événement annonçant la fin des
temps. Selon Martino Diez, c’est parce que l’Etat islamique s’est
emparé de la majorité de la Syrie septentrionale qu’il confère
« une importance particulière à cette tradition [ou
« hadith »]». Cette réappropriation des écrits induit
une actualisation des termes du hadith. Les Romains, c’est à dire
les Byzantins, doivent être compris comme étant les Occidentaux
d’aujourd’hui. Constantinople ayant été conquise par les
musulmans en 1453, elle devient Rome pour les membres de Daesh.
Les
textes sacrés, un support pour justifier les actions du groupe
terroriste
Le
messianisme a toujours été l’un des moteurs du monde
arabo-musulman. Daesh en a fait une « arme pour galvaniser ses
troupes et légitimer ses projets politico-religieux »8.
En piochant dans les textes sacrés, l’organisation terroriste
tente de construire un discours justifiant ses exactions et son
combat. Abou Moussad Al-Zarqaoui9
aurait ainsi déclaré :
« La flamme s’est allumée en Irak et elle va augmenter par
la permission d’Allah jusqu’à brûler les armées croisées à
Dabiq ».10
La
vidéo « See you in Dabiq », diffusée en novembre 2015
par le centre médiatique de l’organisation terroriste, al-Hayat,
mettait en scène des chars de l’organisation terroriste roulant
vers le Colisée réduit en miettes et une ville de Rome détruite.
Elle constituait une mise en images de la volonté de l’Etat
islamique de précipiter les événements annonçant la fin du monde.
En effet, par le biais de nombreux effets spéciaux, appuyés par une
voix off expliquant que l’armée de Dabiq affrontera Rome, détruira
les croix et asservira les femmes chrétiennes, cette scénarisation
voulait faire croire que la prophétie était en train de se
réaliser. Mais en s’attribuant le droit de parler et d’agir à
la place de Dieu, les membres de l’organisation islamique oublient
que, dans la religion musulmane, seul ce dernier est maître du
destin des hommes.
Références
bibliographiques :
« L’apocalypse
d’hier à demain », Le
Monde des Religions,
Hors-série, n° 26, juin 2016.
1
Aujourd’hui Caldiran, près du lac de Van, en Turquie.
2
Marj Dabiq signifie « la prairie de Dabiq » en turc.
3
Les membres de Daesh se considèrent comme cette « armée
des justes ».
4
Les hadiths forment un recueil abyssal d’«actes » et
de « paroles » du Prophète rapportés par ses
compagnons.
5
[http://bibliotheque-islamique-coran-sunna.over-blog.com/],
consulté le 09 août 2016.
6
Docteur en Etudes orientales de l’Université Ca ’Foscari de
Venise et directeur scientifique de la fondation Oasis (créée en
2004, elle a pour projet d’étudier les interactions entre
chrétiens et musulmans) ; « Pourquoi la revue de l’Etat
islamique s’appelle Dabiq », lundi 4 mai 2015,
[www.oasiscenter.eu],
consulté le 09 août 2016.
7
[http://bibliotheque-islamique-coran-sunna.over-blog.com/],
consulté le 09 août 2016.
8
« L’apocalypse d’hier à demain », Le Monde des
Religions, Hors-série, n° 26, juin 2016, p. 66.
9
Responsable d’Al-Qaida en Irak, mort en 2006 à Bakouba (Irak).
Ces crimes des marionnettes de la franc maçonnerie Daech Boko Haram et les israéliens en Palestine pour satisfaire satan l'ouragan Matthew la mort de satan c'est la fin du monde si la fin du monde 21.10.2016 aux non musulmans de se convertir a l'islam et aux musulmans d'appliquer le Coran a 100% pour éviter l'enfer.
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