Le
30 août 2016, Aamaq, l’agence de presse de l’état islamique,
annonce la mort d’Abou Mohammed al Adnani, cerveau des attentats
commis en France et dans le reste du monde. Il est décédé dans la
région l’Alep en Syrie suite à une frappe de drone. Il s’agit
d’une véritable victoire pour tous ceux qui luttent contre
l’obscurantisme de Daech.
Né
dans la province d’Idlib au nord de la Syrie, âgé de 39 ans, Al
Adnani était le porte-parole de Daech chargé de sa propagande. A ce
titre il avait appelé les partisans du groupe terroriste à passer à
l’action dans leur pays d’origine en utilisant n’importe quelle
arme disponible.
Chose
moins connue, il était aussi en charge de l’unité Emni, la
branche de Daech chargée de l’organisation des attentats à
l’étranger. A ce titre, il était directement impliqué dans les
attentats qui ont touché la France ces 2 dernières années ainsi
que de nombreux pays d’Europe et du pourtour méditerranéen sans
oublier le reste du monde. Ils sont la cause de plusieurs
centaines de personnes mortes ou blessées, victimes d’un
terrorisme aveugle, nous renvoyant hélas aux âges les plus sombres
de l’humanité.
L’élimination
d’al Adnani est donc une véritable victoire pour toutes les
victimes de ces attentats meurtriers. Il est clair toutefois que sa
mort ne sonne pas la fin de ces actions de violence aveugles car un
autre prendra sa suite, telle l’hydre que l’on frappe. Afin
d’appréhender toute la menace que représentait al Adnami, il
convient de donner un bref aperçu de l’organisation de cette
branche de Daech.
Créée
en 2014, Emni * était, à l'origine, un organe de sécurité
intérieure chargé de détecter des espions en Irak et en Syrie.
Mais au fil du temps, cette branche a vu son domaine d'action
s'élargir et s'est vue confier l'organisation des opérations
extérieures. Elle est maintenant en charge de planifier des
attaques en dehors des
territoires
contrôlés par Daech afin d'exporter la terreur à travers le monde.
Emni
serait ainsi subdivisée en plusieurs sections ; une pour les
affaires européennes, une autre pour les affaires asiatiques et une
dernière pour les affaires arabes. Chacune dans les mains d’un
lieutenant désigné par al Adnani, elles ont la mission d’identifier
les combattants, les cibles et de s'occuper de la logistique des
attentats.
Pour
cela, ces sections recrutent, forment et envoient des combattants à
l'étranger. Les candidats présentent divers profils, soit
fraîchement arrivés en Syrie ou en Irak, soit des combattants
aguerris. Ces derniers seraient sélectionnés par nationalité et
regroupés par langue en petites unités discrètes. Les membres se
rencontrent parfois à la veille de leur départ à l'étranger.
Selon un ancien combattant de Daech, «plusieurs personnes seraient
positionnées en Europe, prêtes à passer à l'action. Ils
souhaiteraient que plusieurs attaques aient lieu simultanément en
Angleterre, en Allemagne et en France».
Les
futurs terroristes se fondraient dans leur environnement avant leur
passage à l’acte, utiliseraient des intermédiaires pour leur
besoin en vue de commettre un attentat. Certains seraient de nouveaux
convertis à l'Islam, des hommes sans liens avec des islamistes
radicaux. Leur mission consiste essentiellement à faire passer des
consignes aux futurs assaillants ou encore à transmettre des vidéos
de djihadistes ayant prêté allégeance à Daech avant leur attaque.
Ainsi, il s’agit bien de toute une organisation nécessitant du
temps et des moyens qui se mettrait en place afin de commettre ces
atrocités.
Après
la mort d’Omar al-Shishani, dit « Omar le Tchéchène »
et leader militaire de Daech en juillet dernier, la mort d'al Adnani constitue une nouvelle perte importante pour le
groupe terroriste. C’est donc bien un coup dur porté à cette
organisation et un soulagement pour toutes les personnes victimes des
attentats à travers le monde. La pression s’intensifie, l’étau
se resserre autour de Daech.
territoires contrôlés par Daech afin
d'exporter la terreur à travers le monde.