La terrifiante "théologie" du viol
de Daech :
Viol, nouvel outil de manipulation.
Cet
esclavage sexuel mené par daesh remonterait au 3 août 2014, lorsque
les combattants de daesh ont envahi les villages du flanc Sud du Mont
Sinjar, massif escarpé du Nord de l’Irak où vivent des yézidis*.
Depuis, cette pratique du viol a été édifié en véritable
théologie. C’est au travers du témoignage de nombreuses victimes
relayé par le New York Times que le monde a pu percevoir la portée
de l’idéologie djihadiste de l’état islamique.
La
« théologie du viol » selon daesh :
Affirmant
qu’il a le soutien du Coran, Daesh codifie l’esclavage sexuel.
Selon l’état islamique, non seulement le Coran donne le droit de
violer mais le préconise et l’encourage. Ainsi, il présente le
viol comme un moyen de conversion des « incroyants », de
se rapprocher d’Allah.
Dans
un numéro « Dabiq », l'un des magazines de Daech, un
article, "Esclaves ou prostituées", justifie les viols
commis par les soldats du groupe djihadistes, sur les femmes esclaves
Yézidis à travers le témoignage d’une épouse de djihadiste, Umm
Sumayyah al-Muhajirah.
Selon
elle, forcer une esclave Yézidis à avoir des relations sexuelles,
comme le fait son mari, n'est ainsi pas du viol, mais une pratique
qui serait inspirée du Prophète Mahomet lui-même.
Selon
elle, « ces rapports seraient d’ailleurs plus sains qu’avec
des prostituées occidentales » : « Il vaut mieux avoir des
esclaves sexuelles Yézidis, plutôt que de payer des prostituées
dans l’Ouest, car les prostituées commettent ouvertement le pêché
».
Elle
explique enfin que les esclaves ne seraient que des personnes ayant «
trahi » Allah et décrit les femmes Yézidis comme « des esclaves
déviantes et diaboliques qui ont inventé ces fausses histoires ».
De
plus, l’idéologie djihadiste va jusqu’à justifier de tels actes
par la conversion de la victime après plusieurs viols.
Que
disent le droit pénal et le droit international ?
Selon
le droit pénal (article 222-23), le viol est défini comme tout acte
de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur
la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise.
On distingue le viol des autres agressions sexuelles à travers
l’existence d’un acte de pénétration qui peut être vaginale,
anale ou buccale. Cet acte peut être réalisé aussi bien avec une
partie du corps (sexe, doigt, …) qu’avec un objet. C’est un
crime passible de la cour d’assise.
Pour
le Conseil de sécurité des Nations Unies, par sa résolution 1820
(2008), la violence sexuelle « utilisée
ou commanditée comme arme
de guerre prenant
délibérément pour cible des civils, ou dans le cadre d’une
attaque généralisée ou systématique dirigée contre des
populations civiles » peut
faire obstacle au rétablissement de la paix et de la sécurité
internationale.
Ainsi,
pour le droit international, dans le cadre d’un conflit armé, le
viol peut constituer :
- Un crime de guerre,
- Un crime contre l’humanité,
- Une forme de torture,
- Un élément de génocide
Que
dit le Coran ?
Si
le terme « viol » n’est pas employé spécifiquement
dans le Coran, de nombreux versets de sourate stipulent sans
ambiguïté, la condamnation systématique de cet acte. Le viol
rentre ainsi dans la catégorie des plus grands péchés dénoncés
par les différents écrits islamiques.
Dans
le Coran, le livre saint est extrêmement précis au travers de
plusieurs sourates*.
-sourate
24,3 : « la
fornicatrice n’épousera qu’un fornicateur ou un païen :
pareilles alliances sont interdites aux croyants ».
-
sourate 24,31 : « Dis
aux croyantes de rester chastes »
-
sourate 24,33 : « ne
contraignez pas vos femmes esclaves à la prostitution, si elles
veulent rester chastes »
-
sourate 17,32 : « ne vous approchez pas de la fornication.
C’est une abomination et une voie pleine d’embûches »
Dans
la loi islamique, les relations sexuelles permises sont bien
définies. L’adultère et la fornication sont strictement interdits
pour les croyants : c’est ce que l’on appelle la « zinâ* ».
Plusieurs raisons sont à l’origine de l’interdiction de cet
acte :
- La « zinâ » fait disparaitre la pudeur et porte atteinte à la dignité humaine, « al ghayrah ».
- La fornication et l’adultère mettent en danger la sauvegarde de la pureté des relations filiales.
Si
l’on se réfère aux « Hâdith* » suivants du prophète
Mohamed : « celui qui
fornique n’est pas croyant au moment où il commet la zinâ… »,
« lorsque le serviteur commet le zinâ, la foi sort de lui… ».
Il
est aussi écrit :
«
si vous évitez les grands péchés qui vous sont interdits, Nous
effacerons vos méfaits de votre compte, et Nous vous ferons entrer
au paradis ».
Les
conséquences psychologiques sur les victimes :
La
symptomatologie des viols s’exprime essentiellement dans le champ
des troubles de reviviscence et d’évitement psychotraumatiques
(état de stress post traumatique).
Les
viols successifs aggravent le plus souvent ces effets traumatiques.
Ces
troubles spécifiques sont une preuve médicale du traumatisme subi.
L’effet
immédiat est de créer un état de sidération psychique au moment
des faits qui va paralyser la victime. Par la suite, un risque vital
cardio-vasculaire et neurologique peut survenir.
Ces
conséquences psychotraumatiques vont avoir un impact
particulièrement grave sur la santé psychique et physique de la
victime :
- Troubles importants de la mémoire,
- Crises d’angoisse,
- Confusions temporo-spatiales,
- Etat de sidération, de prostration,
- Tendances suicidaires, d’auto-agressions,
- Nécessité vitale de se mettre en danger,
- …
Ainsi,
au-delà de l’acte ignoble, les conséquences handicaperont
durablement les victimes, nécessitant une lourde prise en charge
médicale et psychologique spécialisée.
Conclusion
/ analyse.
La
« théologie du viol » prônée par daesh, répond à une
politique de terreur auprès des populations et un argument de
recrutement. Méprisant les préceptes de l’Islam, les droits
internationaux, les droits de l’homme, l’état islamique enfreint
toutes les règles qui régissent nos sociétés. A travers ces actes
odieux, il incarne la déshumanité ; Les conséquences de tels
actes engendreront immanquablement des poursuites pour crimes de
guerre, crimes contre l’humanité…
Il
est du devoir moral de chacun de dénoncer, combattre et condamner de
tels actes inhumains.
- Yézidis : minorité religieuse qui représente moins de 1,5% de la population irakienne. Le yézidisme ou religion des sept anges est une religion monothéiste trouvant ses racines dans l’Iran antique. Les croyants prient un dieu, Xwede assassiné par sept anges lorsqu’il créa le monde, dont le plus important est Malek Taous.
- Sourate : unité du Coran formée d’un ensemble de versets. Le Coran possède 114 sourates.
- Zinâ : le terme désigne l’adultère (avoir des relations sexuelles avec une personne autre que son conjoint en dehors du cadre du mariage) et la fornication (avoir des relations sexuelles hors du cadre du mariage). Le zinâ, sous toutes ses formes est strictement interdit par l’Islam et est considéré comme un péché capital.
- Hâdith : traditions du prophète, deuxième source de la charia islamique. Elles informent des aspects pratiques des commandements divins pour la vie humaine et fournissent les explications et les démonstrations de base esquissées par Allah.
Références :
article du New York Times du 13 août 2015, Rukmini Callimachi.
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