Les pourvoyeurs
de l’Internet
Ils s’appellent Matthew Prince ou Matt Mullenweg. Ces jeunes
trentenaires, visionnaires, ont fait fortune grâce au Web. Des
parcours exemplaires et prospères de la Silicone Valley. Seulement
l’exemplarité n’est que de surface. Car derrière leur supposée
ingéniosité se trouve un lobby capitaliste faisant sa fortune sur
le sang des Européens.
Ils sont les fondateurs et PDG des sites Cloudfare et Wordpress. Ces
plateformes offrent des services d’hébergement, de création et de
protection de sites web. Une aubaine pour des individus ayant besoin
de créer des sites rapidement, de les protéger des attaques et de
les rendre facilement accessibles au plus grand nombre. Des individus
comme les terroristes de Daech.
Car aujourd’hui, c’est bien sur ces deux plateformes que
s’appuient les terroristes. Tous les grands acteurs des réseaux
sociaux et service numérique, qu’ils soient Google, Facebook,
Twitter ou Archive.org, luttent vivement contre l’utilisation de
leurs sites pour la diffusion de contenus de propagande sanguinaire.
Pourtant, Prince et Mullenweg s’obstinent à offrir leur service et
leur protection aux groupes terroristes qui appellent au meurtre et à
la haine de l’autre.
Des campagnes de
dénonciation sur les réseaux sociaux
De nombreuses opérations numériques sont en cours pour dénoncer la
passivité de ces plateformes face à l’invasion terroriste sur la
toile. De Cloudfare à Wordpress, plusieurs groupes se mobilisent
pour réveiller les consciences des internautes et faire pression sur
les dirigeants des sociétés en question.
Le collectif Anonymous – un mouvement d’hacktivistes se
manifestant principalement sur Internet - a lancé une campagne
particulièrement agressive à l’encontre de l’entreprise
Cloudfare qui protège ses clients des attaques numériques. Accusé
de soutenir le terrorisme par ces activistes, l’entreprise
Cloudfare justifie son inaction en prônant la non-ingérence :
« Nous sommes les plombiers d’internet. On fait en sorte que
les tuyauteries fonctionnent, mais ce n’est pas à nous
d’inspecter ce qui doit ou non passer dedans ».
C’est sous le nom d’«Opération CloudFlare » que le groupe
Anonymous a créé un compte Twitter lui permettant de centraliser
les diverses opérations présentes sur ce réseau social. Plusieurs
hashtags sur Twitter (#OpCloudFlare, #CloudFlareFriday, etc.) ont été
créés à l’occasion du lancement de la campagne pour inonder et
mobiliser le réseau social et porter le message jusqu’à la
sphère médiatique.
Compte
Twitter de l’« Opération CloudFlare »
Les dénonciateurs prennent le soin de diversifier leurs supports de
communication dans le cadre de cette guerre médiatique
(infographies, vidéos, etc.).
Infographie
produite par un des activistes d’Anonymous et publiée sur son
compte Twitter
La mobilisation contre Wordpress semble se faire plus rare sur les
réseaux sociaux. Même si les centres médiatiques de Daesh essuient
de nombreux revers sur la toile comme sur le terrain, Wordpress
cautionne et nourrit encore et toujours la cause terroriste :
Site internet de l'Etat islamique
Certains internautes
alertent toutefois la toile et dénoncent cet espace sanctuarisé
pour les terroristes :
Tweet d'un internaute
Les affaires
avant tout !
Matthew Prince et Matt Mullenweg ont beau annoncer défendre la
liberté d’expression, il est difficilement compréhensible de
trouver une légitimité dans la propagation d’images de meurtres.
Malgré les signalements à répétition, il semblerait que l’odeur
du sang projeté sur ces plateformes ne gâche en rien la bonne
continuation des affaires.
Ainsi, les sites internet terroristes continuent de s’inscrire
durablement dans le paysage numérique. Daesh poursuit son
recrutement et se vante de ses attentats, qu’ils soient de Paris,
Bruxelles ou Mossoul, de grands Business Men les protègent.
Car peu importe l’horreur du produit, Business is Business.